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Mme Joëlle Garriaud-Maylam interroge Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes sur la possibilité de création d'un diplôme d'études spécialisées (DES) en « médecine de la douleur ».
La douleur chronique représente à ce jour un problème de santé majeur, touchant plus d'un Français sur cinq. Les 325 structures françaises de lutte contre la douleur reconnues par les agences régionales de santé (ARS) prennent en charge environ 300 000 patients par an. Ceci est loin de couvrir les besoins et induit des délais d'attente de plus en plus longs dans les structures spécialisées.
Si tout médecin doit pouvoir prendre en charge la douleur aiguë, la prise en charge des douleurs chroniques nécessite des compétences spécifiques. Le corpus de connaissances scientifiques et de compétences cliniques requises est bien identifié pour justifier qu'une prise en charge optimale soit assurée par de véritables professionnels ayant acquis une formation théorique et pratique de quatre ans.
La formation des médecins de la douleur peine actuellement à assurer le recrutement des responsables de structures « douleur » et le renouvellement des générations des premiers médecins de la douleur. Les structures de la douleur sont actuellement coordonnées par des médecins ayant une capacité ou un diplôme d'études spécialisées complémentaires (DESC) « douleur ». Compte tenu de l'accroissement constant des connaissances concernant les données fondamentales, cliniques, les traitements pharmacologiques et non pharmacologiques, ainsi que l'apprentissage de gestes techniques indispensables, la gestion d'une équipe pluriprofessionnelle dans le domaine de la douleur, une formation d'une durée de quatre ans serait souhaitable.
Un DES « médecine de la douleur » offrirait une formation spécifique de qualité, et permettrait une régulation de la filière et une meilleure adéquation de l'offre aux besoins.
A contrario, la mise en place d'une formation spécialisée transversale (FST) « douleur », qui serait une formation raccourcie par rapport à la situation actuelle, ne couvrirait en rien les besoins de formation sur la douleur, amputerait les autres formation spécifiques et aboutirait inéluctablement à une désertion progressive des médecins souhaitant se former à la douleur.
La recherche sur la douleur est très active en France, organisée en réseau, avec un niveau de publication reconnu internationalement. Il serait extrêmement dommage de condamner cette filière d'excellence, tant pour les patients que pour le rayonnement international de notre recherche scientifique.
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