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Simon Sutour
Question écrite N° 13904 au Ministère de l'éducation


Écoles supérieures du professorat et de l'éducation

Question soumise le 27 novembre 2014

M. Simon Sutour attire l'attention de Mme la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur la formation des enseignants. Priorité de la refondation de l'école, la formation des enseignants a amené le Gouvernement, en septembre 2013, à la création des écoles supérieures du professorat pour remplacer les Instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) qui avaient été vidés de leur substance sous l'ancienne majorité, avec dans l'idée leur suppression pure et simple. L'engagement du président de la République de recruter 60 000 postes d'enseignants en cinq ans sera tenu et la création d'une formation des maîtres montre l'importance qu'ont les questions d'éducation dans ce quinquennat. Aujourd'hui, l'université se charge de la formation des maîtres et de la professionnalisation de l'étudiant, en l'articulant avec la mise en pratique professionnelle. Un an après sa création, un bilan peut être fait. Ce qui apparaît comme moins positif est la séparation entre, d'une part, les tâches d'enseignement qui relèvent des universités et, d'autre part, les tâches de recrutement, de mise en stage, d'évaluation et de gestion des personnels, prises en charge par les rectorats et qui semble peu cohérentes. Cette juxtaposition entraîne une formation des maîtres de l'école et du collège insuffisamment pratique, peu tournée vers le concret et qui s'apparente plus à de l'enseignement qu'a une véritable formation. L'ancien ministre de l'éducation et de la culture Jack Lang a d'ailleurs, très justement, relayé, dans la presse, cette problématique et la volonté du monde enseignant, dans son ensemble, de construire une formation aux finalités communes et aux modalités plus cohérentes. C'est pourquoi, il lui demande ce que le Gouvernement compte mettre en place, afin d'affiner le dispositif, dans le but de mieux répondre aux enjeux de l'école et de la jeunesse.

Réponse émise le 24 septembre 2015

La formation des personnels enseignants et d'éducation est une des toutes premières priorités de la refondation de l'école car c'est de leur qualité que dépend la capacité de notre école à relever les défis du 21e siècle. La création des Écoles supérieures du professorat et de l'éducation (ESPE) par la loi n° 2013-595 du 8 juillet 2013 d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République symbolise la reconstruction de la formation des enseignants sur des bases conciliant l'excellence universitaire - sanctionnée par un diplôme de master et l'apport de la recherche à l'éducation - et l'expertise professionnelle, forgée progressivement au cours des stages et de la seconde année de master en alternance. Un an après leur création, un premier bilan sur la mise en place des ESPE a été établi par l'inspection générale de l'éducation nationale et celle de l'administration de l'éducation nationale et de la recherche (rapport n° 2014-071) qui conclut à une mise en œuvre complexe mais à un exercice globalement maîtrisé et trace des pistes d'amélioration. Conformément aux conclusions de ce rapport qui préconisent le maintien d'un pilotage, d'un suivi, d'un accompagnement et d'une évaluation de la réforme à un niveau national, le ministère a mis en place deux instances collégiales dédiées à l'accompagnement de ce processus : un comité de pilotage qui réunit les trois directions générales du ministère - Direction générale de l'enseignement scolaire, Direction générale de l'enseignement supérieur et de l'insertion professionnelle, Direction générale des ressources humaines - et les inspections générales à un rythme bimensuel et un comité de suivi de la réforme de la formation animé par le recteur de l'académie de Grenoble, Daniel Filâtre. Ces deux instances, qui travaillent en étroite relation avec le cabinet de la ministre, se tiennent réciproquement informées et sont également en contact avec le réseau des directeurs d'ESPE, l'organe de liaison des présidents des ESPE et la Conférence des Présidents d'Université. Le travail de concertation qui s'est mis en place s'efforce au quotidien de créer les bases d'une culture professionnelle commune et d'assurer une mise en cohérence entre tous les acteurs de la formation, que ceux-ci relèvent du monde universitaire ou du monde scolaire, au niveau national comme au niveau académique. Parallèlement, le cycle de formation des équipes de direction des ESPE inscrit au plan national de formation du ministère et confié à l'Ecole supérieure de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche (ESENESR) poursuit ce travail d'acculturation réciproque sur ces sujets prioritaires que sont le tronc commun de la formation, l'alternance intégrative, la place de la recherche dans la formation et, en 2015, la formation à l'évaluation et la formation continue. Pour complexe qu'il soit, ce processus de mise en cohérence est en train de s'ancrer durablement dans le paysage national : tel semble être le premier constat dressé par les trois directions du ministère à la lumière de l'enquête menée en novembre 2014 auprès des trente ESPE sur le bilan de la mise en œuvre de la première année de master et de la mise en place de la deuxième année. Nombre d'ESPE ont inventé des solutions pour surmonter les difficultés rencontrées et elles l'ont toujours fait en travaillant étroitement avec les services académiques. On peut citer notamment : l'élaboration de documents de cadrage et d'outils de pilotage communs sur le mémoire de master et le suivi de l'étudiant alternant, le choix de modalités pédagogiques intégratrices empêchant la juxtaposition telles que les démarches de projet et l'approche par problème complexe, ainsi que la mise en place de formations conjointes pour les tuteurs ou les formateurs académiques nouvellement recrutés. En outre, l'évaluation de la formation par les étudiants et l'activité des conseils de perfectionnement en lien avec le conseil d'orientation scientifique et pédagogique (COSP) est de nature à enclencher un processus d'évaluation méliorative permanent.

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