Mme Muguette Dini. Madame la ministre, beaucoup de questions ayant déjà été posées sur la gynécologie médicale stricto sensu, je voudrais évoquer les patientes et les obstétriciens.
Il serait, me semble-t-il, nécessaire de clarifier le rôle de chacun des professionnels de santé parties prenantes à la gynécologie, les choses devenant de plus en plus confuses dans l'esprit de la patiente. Celle-ci doit-elle s'adresser à un gynécologue médical libéral, à un gynécologue obstétricien, libéral ou en établissement, à un généraliste ayant suivi un cursus d'un an en gynécologie ou à une sage-femme, si elle est enceinte ?
Il me semblerait utile que la spécificité du rôle de chacun de ces professionnels, ainsi que la complémentarité de ces derniers, apparaissent plus clairement et soient mieux connues. Pour faciliter la compréhension du système par les patientes, ne devrait-on pas réserver le titre d'obstétricien au médecin qui pratique les accouchements et qui opère en gynécologie ?
Par ailleurs, si le nombre d'obstétriciens continue de diminuer aussi rapidement qu'à l'heure actuelle, qui assistera les parturientes ? Qui prendra en charge les grossesses et les accouchements pathologiques, de plus en plus nombreux en raison de l'augmentation du nombre des grossesses tardives ? En outre, la baisse du nombre d'obstétriciens ne va-t-elle pas aggraver davantage encore l'actuelle surcharge de travail des services de maternité, dont les moyens ne s'accroissent pas au même rythme que l'activité ?
Enfin, comment distinguer plus clairement le gynécologue médical, qui a suivi quatre années de spécialité, du médecin généraliste, qui n'en a suivi qu'une ?
(Applaudissements sur les travées de l'UMP.)
Mme Marisol Touraine, ministre. Madame la sénatrice, le plus important à mes yeux est de garantir aux femmes la possibilité d'accéder au professionnel de leur choix parmi ceux qui sont identifiés comme aptes à répondre à leurs besoins.
Certaines femmes se tournent spontanément et naturellement vers leur médecin généraliste, pour des raisons de suivi global et d'accompagnement personnel. Cette attitude est très positive. En effet, les médecins généralistes sont aussi capables d'informer les patientes, d'assurer la prévention et le suivi, en matière par exemple de grossesse ou de contraception.
D'autres femmes, en revanche, font clairement la distinction entre leur suivi médical général et leur suivi gynécologique, qu'elles préfèrent confier à un gynécologue médical.
C'est cette possibilité de choix qu'il s'agit de garantir. Pour cela, il convient de permettre une bonne coopération entre les professionnels, afin que les femmes puissent être suivies tout au long d'un parcours coordonné et maîtrisé. Par exemple, une femme dont la grossesse a été identifiée par un médecin généraliste doit pouvoir choisir d'en confier le suivi à un gynécologue ou à une sage-femme, avant de faire éventuellement le choix de recourir à un gynécologue obstétricien.
Chaque médecin ayant une spécificité, nous devons assurer aux femmes une liberté de choix. Or cette liberté était menacée par la baisse du nombre de gynécologues médicaux : un nombre croissant de femmes désireuses de consulter un gynécologue médical n'en avaient de factoplus la possibilité. C'est à cette situation qu'il s'agit de remédier !
(Applaudissements sur les travées du groupe socialiste.)
M. le président. La parole est à Mme Muguette Dini, pour la réplique.
Mme Muguette Dini. Madame la ministre, je vous remercie de votre réponse, mais je ne suis pas absolument certaine que l'ensemble des femmes sachent bien faire la distinction entre le gynécologue médical et le gynécologue obstétricien. En outre, comme l'a signalé M. Collin, on constate désormais, à l'hôpital, une certaine tendance à considérer que la gynécologie stricto sensuprendrait trop de temps. Dans ces conditions, n'y aurait-il pas lieu de distinguer plus précisément entre les gynécologues et les obstétriciens ?
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