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Francis Delattre
Question crible thématique N° 69 au Ministère des petites et moyennes entreprises


La compétitivité

Question soumise le 1er mars 2013

Le texte de cette question sera publié dès sa transmission par le Journal Officiel. Dans cette attente, vous pouvez vous reporter aux vidéos de la rubrique « Questions au Gouvernement » accessible depuis la notice électroniquedu Sénateur auteur de la question.

Réponse émise le 1er mars 2013

Mme Fleur Pellerin, ministre déléguée. Monsieur le sénateur, le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi, je l'ai dit tout à l'heure, représente un effort de l'État de 20 milliards d'euros en faveur des entreprises. J'insiste sur ce chiffre, puisque vous faisiez référence aux 13 milliards d'euros d'augmentation de la TVA, qui auraient pesé sur les consommateurs français, sans distinguer les plus riches des plus défavorisés.

Le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi vise à créer un choc de confiance, comme le demandait Louis Gallois dans son rapport, afin de permettre à nos entreprises de renouer avec l'embauche et l'investissement. Je le répète, ce crédit d'impôt représentera un allègement de charges patronales de 12 milliards d'euros en 2013, le temps de la montée en charge du dispositif, et de 20 milliards d'euros en 2014.

Les PME pourront solliciter le préfinancement du CICE directement auprès de la BPI ou d'OSEO, en cédant leur créance sur l'État. Les banques commerciales, avec la garantie d'OSEO, pourront aussi assurer ce préfinancement. Le mécanisme est extrêmement simple : il suffira aux entreprises de calculer le montant de crédit d'impôt auquel elles ont droit et de le présenter à l'organisme bancaire pour obtenir le préfinancement.

Vous m'interrogez ensuite sur les mesures en faveur des fonds propres des entreprises. Il ne vous a pas échappé, en effet, que nos entreprises, en particulier nos PME, souffrent d'un taux d'autofinancement plus faible que celui des autres entreprises européennes. Elles rencontrent également des difficultés dans l'accès aux fonds propres, car l'industrie du capital-risque ou du capital développement est insuffisamment développée en France.

Là encore, la Banque publique d'investissement, qui sera dotée de plus de 40 milliards d'euros de fonds propres, apportera une réponse : elle est la banque des PME et elle permettra de résoudre leurs difficultés de financement, à la fois en termes de crédit et d'apport de fonds propres. Il s'agit donc d'une réponse extrêmement concrète, comparée au bilan, que je préfère ne pas qualifier, du gouvernement précédent.

M. le président. Veuillez conclure, madame la ministre.

Mme Fleur Pellerin, ministre déléguée. En ce qui concerne, enfin, l'orientation de l'épargne vers les PME, le Président de la République s'est engagé à construire un produit d'épargne PEA-PME, destiné à orienter l'épargne des ménages, qui est abondante en France, vers les PME.

M. Alain Gournac. Avec ça, on est bien partis !

M. le président. La parole est à M. Francis Delattre, pour la réplique.

M. Francis Delattre. Nous venons d'apprendre une nouvelle intéressante : la BPI va financer des dépenses de fonctionnement, puisque ce sont des remboursements.
(Exclamations sur les travées du groupe socialiste.)

M. David Assouline. Non, elle va avancer ces fonds.

Mme Marie-Noëlle Lienemann. Ce sera seulement une avance !

M. Alain Gournac. On ne peut pas avancer de l'argent que l'on n'a pas !

M. Francis Delattre. Le véritable problème tient au caractère de la créance. En effet, avec les conditions imposées lors du débat à l'Assemblée nationale, la créance ne sera pas certaine, ce qui créera des difficultés juridiques.

En fait, selon moi, le volet le plus important concerne tout de même les fonds propres des entreprises. Alors que vous entendez intervenir uniquement par une dotation de la BPI, je pense, quant à moi, que c'est à travers l'actionnariat, au travers de l'épargne privée qu'il faut tenter de réorienter les choses. Et pour gagner en force de frappe, ce que demandent en premier lieu les contribuables et les actionnaires, c'est un peu de lisibilité.

Bref, vous ne m'avez pas convaincu, madame la ministre, en m'expliquant que c'est uniquement grâce aux fonds publics que l'ensemble de nos entreprises retrouveront des moyens suffisants !

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