Photo de Éliane Assassi

Éliane Assassi
Question crible thématique N° 101 au Ministère de l'intérieur


Politique de lutte contre le terrorisme dans notre pays

Question soumise le 17 mai 2013

Le texte de cette question sera publié dès sa transmission par le Journal Officiel. Dans cette attente, vous pouvez vous reporter aux vidéos de la rubrique « Questions au Gouvernement » accessible depuis la notice électroniquedu Sénateur auteur de la question.

Réponse émise le 17 mai 2013

M. Manuel Valls, ministre. Madame la sénatrice, même si l'exercice n'est pas facile et qu'aucune obligation ne nous l'impose, nous devons tenter chaque fois de converger et de revenir à l'unité dans ce combat contre le terrorisme.

Pour répondre très concrètement à votre question, je dirai que l'utilisation avérée de certaines lignes ferroviaires par des réseaux d'immigration irrégulière, de criminalité organisée ou de terrorisme confère un intérêt évident à ces contrôles. Les réseaux ferrés dont il s'agit constituent, me semble-t-il, parce qu'ils sont des symboles forts de l'intégration européenne, des cibles privilégiées qui font l'objet de fréquentes alertes.

C'est l'un de ces contrôles, par exemple, qui avait permis l'arrestation en 2011, à Modane, par la police aux frontières, du numéro trois de l'organisation terroriste basque ETA.

La loi est d'une plus grande précision pour se conformer aux exigences de la jurisprudence de la Cour de justice de l'Union européenne sur la finalité de ces contrôles d'identité et sur le caractère non permanent et non systématique de ces contrôles.

Cette mesure de prévention du terrorisme a un caractère temporaire, vous l'avez signalé, et ce depuis son origine. Le Gouvernement est donc tenu d'en solliciter périodiquement la prorogation devant la représentation parlementaire. C'est ce qu'il a fait à l'automne dernier en présentant un projet de loi assorti d'une étude d'impact très détaillée. Il le fera de nouveau en présentant le rapport d'application de la loi six mois après sa promulgation, c'est-à-dire très prochainement, et au terme des trois années.

Le Parlement est donc souvent et complètement éclairé sur les conditions et le bilan de l'application de cette mesure.

M. le président. La parole est à Mme Éliane Assassi, pour la réplique.

Mme Éliane Assassi. Monsieur le ministre, je vous remercie de votre réponse. Toutefois, j'insiste sur le fait que les contrôles d'identité n'ont malheureusement jamais joué un rôle déterminant en matière de lutte contre le terrorisme. (Exclamations sur certaines travées de l'UMP.) Nous considérons donc que cette disposition fait l'amalgame entre terrorisme et immigration, ce qui est bien sûr inadmissible.

De deux choses l'une : soit cette disposition expérimentale fonctionne, et elle doit alors être définitivement pérennisée ; soit elle n'atteint pas le but visé : elle est alors inutile et doit être abandonnée, afin que nous puissions nous concentrer sur les véritables solutions.

Telle est la préoccupation que je tenais à rappeler. J'ai bien entendu que nous serions appelés à débattre une nouvelle fois de ces questions. Nous serons dès lors évidemment disponibles pour revenir sur un certain nombre de sujets qui nous opposent en la matière, monsieur le ministre. Cependant, j'espère que nous pourrons aboutir à un consensus sur les aspects qui nous rassemblent !

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette question.

Inscription
ou
Connexion