Le texte de cette question sera publié dès sa transmission par le Journal Officiel. Dans cette attente, vous pouvez vous reporter aux vidéos de la rubrique « Questions au Gouvernement » accessible depuis la notice électroniquedu Sénateur auteur de la question.
M. le président. La parole est à M. le ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social.
M. Jean-Vincent Placé. Ah !
M. Michel Sapin, ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social. Monsieur le sénateur, je vous remercie de cette question pleine d'ambition...
Mme Éliane Assassi. Et posée avec tant de passion...
(Sourires sur les travées du groupe CRC.)
M. Michel Sapin, ministre. ... sur le retour de la confiance, cette confiance qui a disparu depuis de si nombreuses années dans notre pays.
Je me souviens de quelqu'un - je vous laisse retrouver son nom - qui, à peine élu, disait qu'il allait chercher la croissance « avec les dents ».
(Réactions amusées sur les travées du groupe socialiste.)
Or à combien s'est élevé le taux de croissance au cours des cinq dernières années ? À zéro ! Zéro croissance en cinq ans ! Dès lors, il n'est pas étonnant que, pendant ces mêmes années, le nombre de chômeurs ait augmenté de plus de 1 million !
Monsieur le sénateur, je comprends totalement votre préoccupation. En l'exprimant, vous êtes parfaitement dans votre rôle d'élu ! Au reste, vous la formulez avec une modération dont votre voisin immédiat ferait bien de s'inspirer.
(M. François Grosdidier s'étonne.)
Comme d'autres ici, vous avez été responsable de grandes collectivités territoriales. En cette qualité, vos questions sur le chômage et sur l'emploi ou vos conseils sont parfaitement légitimes. Mais, je vous prie, formulez-les avec la modestie de ceux qui n'ont pas réussi, avec la retenue qui convient à ceux qui ont échoué.
(Applaudissements sur quelques travées du groupe socialiste.)
Monsieur le sénateur, où est le sens, où est la cohérence, sinon dans l'action, dans les outils ?
Vous pouvez bien tourner en dérision tel ou tel de ces outils, mais il n'empêche...
Prenez les emplois d'avenir.
M. François Grosdidier. Mme Aubry !
M. Michel Sapin, ministre. Monsieur Humbert, si vous pouviez demander à votre voisin de travée de s'inspirer de votre modération,...
M. François Grosdidier. Mes propos sont très modérés !
M. Michel Sapin, ministre. ... je pense que le Sénat tout entier en serait honoré.
(Bravo et applaudissements sur quelques travées du groupe socialiste.)
Monsieur le sénateur, ce sont 150 000 emplois d'avenir qui seront mis en place, dont 100 000 dès la fin de cette année. Les collectivités territoriales - y compris celles de votre département du Doubs, comme de votre région - participeront à leur création.
Ces 150 000 emplois d'avenir sont autant de solutions concrètes pour des jeunes qui, aujourd'hui, n'ont aucune possibilité d'emploi ni de formation. Cet outil est concret et simple, mais il doit être mis en œuvre et, pour cela, les uns et les autres doivent se mobiliser.
Monsieur le sénateur, vous appeliez à juste titre à ce que nous nous réunissions dans la bataille pour l'emploi. Certes, l'opportunité de tel ou tel outil a pu être débattue, jusque dans cet hémicycle du reste, mais les emplois d'avenir sont utiles ! Dès lors, œuvrons tous ensemble à leur mise en œuvre.
Prenez le contrat de génération, maintenant.
Vous nous demandez des comptes sur ces contrats. Quoi de plus normal de la part d'un membre de la représentation nationale ? Sachez que le contrat de génération est en application depuis lundi dernier. Certains contrats ont déjà été signés.
M. Alain Gournac. Un seul contrat, voulez-vous dire !
M. Michel Sapin, ministre. Et, vous le savez, cela fonctionne ! Les employeurs, les entreprises, les PME, les PMI, les artisans et les commerçants de votre région sont en train de s'emparer de ce très bel outil, extrêmement efficace pour les jeunes comme pour les plus anciens.
Oui, monsieur le sénateur, unissons nos forces dans l'intérêt de la France et de chacun des Français, dans cette bataille qu'est la lutte contre le chômage. Ainsi, nous atteindrons ensemble l'objectif que nous nous sommes fixé : inverser, enfin, la courbe du chômage !
(Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et du groupe écologiste.)
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