M. Christian Cambon attire l'attention de Mme la ministre de la culture et de la communication sur la fermeture et le démantèlement programmés des studios de Bry-sur-Marne.
L'ensemble du site de Bry-sur-Marne, qui se développe sur 12,5 hectares, est dédié aux métiers du cinéma et de la télévision. Ces studios, situés à 10 km à l'est de Paris, ont accueilli le tournage de dizaines de chefs-d'œuvres du cinéma français. Pour l'année 2014, les séries Trepalium ou Versailles, ainsi que des films tels que Foujita ou Hunger Games 3 ont été réalisés sur ce site. Inaugurés en 1987, les studios de Bry-sur-Marne sont une installation unique, notamment pour les tournages en extérieurs et la richesse des collections d'accessoires et de décors. Ce patrimoine audiovisuel est une source d'emplois de qualité dans l'est parisien.
Malheureusement, la société Euromédia a décidé de vendre ces 12,5 hectares à un marchand de biens. Elle justifie cette décision par le manque de rentabilité des studios et de subventions publiques. Ces arguments ne sont malheureusement pas recevables compte tenu du nombre de tournages constatés sur le site, toujours en activité malgré l'annonce de la vente. Cette fermeture va entraîner la disparition d'un bassin d'emplois déjà sous-occupé par rapport à l'ouest parisien (0,7 emploi par habitant contre 1,2). La société Euromédias orienterait ses futurs tournages vers la nouvelle Cité du cinéma, projet pharaonique qui peine encore à trouver son public. Aussi, ce déplacement vers l'ouest parisien ne favorisera pas le rééquilibrage des territoires investis par la métropole du Grand Paris.
Les conseils municipaux des villes de Bry-sur-Marne, Champigny-sur-Marne et Villiers-sur-Marne ont adopté des vœux contre la fermeture de ces studios. De nombreux artistes et techniciens du spectacle se mobilisent à travers des lettres ouvertes et pétitions.
Il souhaite donc connaître la position du Gouvernement sur cette question, et ses intentions, afin que ne soit pas réduit à néant un ensemble à la fois patrimonial et actuel du paysage audiovisuel français dans le Val-de-Marne.
La fermeture des studios de Bry-sur-Marne, opérés depuis 2001 par le groupe Euromédia, était initialement prévue à compter du mois d'avril 2015. Cette fermeture a suscité beaucoup d'émotion au sein des associations de techniciens (décorateurs, directeurs de la photographie, accessoiristes, etc.), appuyés par un certain nombre de réalisateurs, tous très attachés à un lieu emblématique qui a vu se tourner de nombreux films et téléfilms, notamment à l'époque où les Studios étaient détenus par la Société française de production (SFP). Cette fermeture relevait d'un choix stratégique d'Euromédia, entreprise historiquement « leader » en France sur le segment des studios de tournage, qui l'avait annoncé dès l'ouverture des studios de Paris (situés à la Cité du cinéma, ouverte à l'été 2012 à Saint-Denis). Suite à la mobilisation des professionnels et de la ministre de la culture et de la communication, le nouveau propriétaire du lieu (la société Nemoa) et Euromédia ont supprimé la clause contractuelle de non-concurrence que la vente des studios de Bry intégrait, en matière d'exploitation de studios de tournage d'œuvres cinématographiques et audiovisuelles. Des discussions se sont alors engagées entre Nemoa et des repreneurs potentiels, qui se sont conclues début mars dernier par la reprise effective de l'exploitation des studios de Bry-sur-Marne par la société Transpalux, gérée par Monsieur Didier Diaz. Celui-ci dispose d'une forte expérience en la matière en tant qu'ancien gérant des studios de Paris à la Cité du cinéma, pour le compte d'Euromédia à l'époque. Le ministère de la culture et de la communication continuera de suivre avec beaucoup d'attention ce dossier pour s'assurer de la reprise effective d'un outil de production historique et performant. De façon générale, la ministre de la culture et de la communication est très attachée à l'attractivité de la filière audiovisuelle et cinéma, secteur d'excellence de la culture et de l'économie françaises. C'est la raison pour laquelle, avec l'appui du Parlement, les crédits d'impôt cinéma et animation ont pu être renforcés en 2014.
Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette question.