M. Roger Karoutchi appelle l'attention de M. le ministre des affaires étrangères et du développement international sur la question de la protection des données dans le cadre des échanges d'utilisateurs de certaines messageries sécurisées. Il s'inquiète du fait qu'un grand nombre de jeunes responsables politiques français, européens et américains ont, à la suite de l'usage de la messagerie sécurisée « Viber » de la France vers des zones du Moyen-Orient, reçu un message d'un expéditeur inconnu de leur répertoire de contacts sur cette plateforme. Ledit message faisait allusion aux attentats ayant eu lieu en France en janvier 2015. Ce message était notamment accompagné d'une photo du Guide suprême de la révolution islamique d'Iran. Soucieux de la protection des données, lesquelles ont été manifestement utilisées par des proches ou un organisme liés à des régimes politiques peu démocratiques, il lui demande s'il a formulé une protestation officielle à l'égard de la République islamique d'Iran concernant l'usage scandaleux de données personnelles d'utilisateurs de messageries prétendues sécurisées par des régimes politiques, notamment ceux du Proche et du Moyen-Orient. Il souhaite également connaître les mesures qu'il entend prendre à la suite de ce phénomène pour le moins inquiétant dont la presse s'est fait l'écho.
La cybersécurité et la protection des données personnelles ou à caractère sensible constituent une préoccupation majeure du Gouvernement. Les intrusions dans les systèmes d'information visant à disséminer des messages de propagande terroriste ont vu leur nombre augmenter fortement en France à la suite des attentats de janvier. Les services de l'agence nationale de sécurité des systèmes d'information, du ministère de l'intérieur et du ministère de la défense sont mobilisés pour enrayer ce phénomène. Néanmoins, « Viber » étant une plateforme privée, c'est d'abord à ses responsables de prendre les mesures adéquates pour sécuriser les échanges. En outre, les capacités d'identification des cyber attaquants par des services gouvernementaux restent limitées compte tenu des possibilités de rester anonyme qu'offre le cyberespace.
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