M. Roger Karoutchi interroge M. le ministre des affaires étrangères et du développement international sur la position des autorités françaises concernant l'extension inquiétante de l'État islamique sur le territoire de la Libye. Le 15 février 2015, l'État islamique en Libye a annoncé avoir décapité 21 Égyptiens coptes, enlevés par des membres de l'État islamique ou de milices se revendiquant de lui, sur ce territoire. Les différents États européens demeurent relativement muets sur la position à adopter à l'égard de ce phénomène inquiétant qui serait en voie d'être aux portes de l'Europe. Pour le moment et par la voix de sa ministre de la défense, seule l'Italie a annoncé être prête à mobiliser 5 000 hommes dans le cadre d'une éventuelle opération internationale. Il lui demande alors la position que la France entend prendre à l'égard de la situation en Libye.
La France est très préoccupée par la présence de Daech en Libye, où ce groupe a ouvert un troisième front, multipliant les actes terroristes et menaçant la région et l'Europe. La crise politique en Libye nourrit le développement du terrorisme. C'est pourquoi la France appelle les Libyens à former le plus rapidement possible un gouvernement d'unité nationale, seul à même de faire face au terrorisme. La France soutient résolument la médiation menée sous l'égide des Nations unies en Libye à cet effet. Elle envoie des messages en faveur de la médiation aux deux parties et est également prête à soutenir l'adoption de sanctions au conseil de Sécurité des Nations unies contre les personnalités libyennes qui entravent le processus politique ou les entreprises qui violent l'embargo sur les armes. Hors du cadre onusien, une intervention en Libye risquerait de polariser encore davantage la situation politique et sécuritaire. La priorité est d'aboutir à un accord. En revanche, il importe de ne pas répéter les erreurs du passé, en laissant sans accompagnement suffisant une transition politique. La communauté internationale devra donc apporter un soutien actif au gouvernement une fois un accord politique conclu. La France est par ailleurs engagée dans le cadre de l'opération Barkhane et prend toute sa part pour contenir la menace.
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