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Joëlle Garriaud-Maylam
Question d'actualité au gouvernement N° 316 au Premier Ministre


Ukraine

Question soumise le 21 février 2014

Le texte de cette question sera publié dès sa transmission par le Journal Officiel. Dans cette attente, vous pouvez vous reporter aux vidéos de la rubrique « Questions au Gouvernement » accessible depuis la notice électroniquedu Sénateur auteur de la question.

Réponse émise le 21 février 2014

M. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre. Madame la sénatrice, vous venez de poser une question grave. La situation en Ukraine, particulièrement à Kiev, conduit à des violences totalement inadmissibles, et le bilan, malheureusement, ne cesse de s'alourdir. Cette situation est épouvantable, comme en témoignent les images diffusées en direct à la télévision.

La situation en Ukraine interpelle la France, qui n'a pas attendu pour condamner ces violences avec la plus extrême fermeté. Surtout, la France appelle au retour au calme et au dialogue, comme vous le souhaitez, madame la sénatrice. Le retour au dialogue est en effet la seule solution possible, la seule façon d'aboutir à un règlement politique.

Le Président de la République et moi-même avons d'ailleurs abordé cette question hier, dès le début de l'entretien que nous avons eu, juste avant le conseil des ministres franco-allemand, avec la chancelière Angela Merkel. Partageant les mêmes préoccupations et les mêmes angoisses face au péril, nous avons très vite adopté la même position, sans hésitation, espérant également entraîner l'Union européenne. Un Conseil des ministres des affaires étrangères doit avoir lieu aujourd'hui.

Nous avons également décidé que le ministre des affaires étrangères français, Laurent Fabius, se rendrait immédiatement à Kiev, accompagné de ses homologues Frank-Walter Steinmeier, pour la République fédérale d'Allemagne, et Radoslaw Sikorski, pour la Pologne, troisième partenaire du triangle de Weimar.

Un message de fermeté a été transmis aux autorités ukrainiennes. Il ne doit y avoir aucune ambiguïté. L'Ukraine doit savoir que l'Union européenne ne laissera pas ces actes sans conséquences.

Les trois ministres ont eu des contacts avec tout le monde. Ils en ont eu avec l'opposition, comme vous en avez eu vous-même. À l'heure où je vous parle, ils rencontrent les autorités ukrainiennes.

Au cours de la réunion extraordinaire des ministres des affaires étrangères d'aujourd'hui, les conséquences des discussions qui ont eu lieu hier à Kiev devront être tirées.

On peut évidemment se gargariser avec des formules. Vous ne l'avez pas fait, madame la sénatrice, tant vous avez conscience des risques, comme tous ceux qui sont présents dans cette assemblée.

Nous voulons convaincre les uns et les autres qu'il faut mettre fin à cette spirale de la violence. La résolution de la crise que traverse l'Ukraine passe par la fin des violences, le retour au dialogue et l'engagement de tous les partenaires de l'Ukraine. Vous avez évoqué la Russie, madame la sénatrice. L'Union européenne doit bien sûr parler avec la Russie. Il faut d'ailleurs une politique russe de l'Union européenne, car une telle politique n'est pas, à ce jour, suffisamment définie.

Nous devons également être garants de la souveraineté de l'Ukraine et respectueux des choix du peuple ukrainien, qui aspire à la liberté et à la démocratie.

Tel est le cadre de notre action.

Il est nécessaire et urgent d'agir. La France y travaille, mais pas seule. Elle le fait avec ses partenaires européens. Le Conseil franco-allemand qui s'est tenu hier a constitué une étape importante, car la France et l'Allemagne ont la responsabilité particulière d'entraîner les autres. Mme Ashton est évidemment également associée à tous ces travaux.

Je souhaite, comme vous tous ici, que l'Ukraine sorte de cette spirale de la violence. La France ne ménagera pas sa peine pour que cet objectif soit atteint.
(Applaudissements.)

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