Le texte de cette question sera publié dès sa transmission par le Journal Officiel. Dans cette attente, vous pouvez vous reporter aux vidéos de la rubrique « Questions au Gouvernement » accessible depuis la notice électroniquedu Sénateur auteur de la question.
M. Michel Sapin,ministre des finances et des comptes publics. Je vous remercie de votre question, monsieur Karoutchi. Elle exprime de façon parfaitement légitime les préoccupations de la représentation nationale, plus particulièrement de la majorité du Sénat à laquelle vous appartenez, devant la situation de la France et son déficit, dont je vous rappelle qu'il était aux alentours de 7 % en 2009, et qu'il se situe aujourd'hui aux alentours de 4,4 %. S'il fallait parler de déluge, j'ai le sentiment que, le déluge, c'était avant moi, et non après moi...(Sourires et applaudissements sur les travées socialistes.)
Pour le reste, et sur le fond des choses, M. Katainen, dont vous aurez aujourd'hui fait connaître le nom à l'ensemble des Français, fait parfaitement le travail dont les pays membres de l'Union européenne et de la zone euro l'ont chargé, à savoir le travail de dialogue, de discussions et d'échanges entre les uns et les autres que je décrivais à l'instant. En effet, il est normal, puisque nous avons la même monnaie, que nous nous préoccupions aussi de coordonner nos politiques budgétaires. C'est ce que fait M. Katainen, et il le fait en respectant parfaitement les règles - je ne reviendrai pas sur le calendrier, vous l'avez décrit, sinon pour ajouter qu'il se déroule parfaitement normalement.
Je veux en revanche rappeler ici la préoccupation principale du Gouvernement, dont nous aurons à débattre lors de l'examen du budget. Avant toute chose, nous voulons éviter que l'Europe et la France ne connaissent une longue période de trop faible croissance et de trop faible inflation.
Les Français pourraient croire qu'une trop faible inflation est une bonne nouvelle, parce qu'ils comprennent que les prix ne vont pas augmenter. Il s'agirait en réalité d'une très mauvaise nouvelle du point de vue économique.
En effet, si les acteurs économiques anticipent uniquement des baisses de prix, à un moment donné la machine s'arrête, et on replonge dans la récession, ce que nous ne voulons pas.
Il me semble dès lors possible d'exprimer très simplement la bonne politique à mener, au niveau européen comme au niveau national : oui, la France doit continuer à réduire ses déficits - c'est bien ce que nous faisons -,mais elle doit le faire à un rythme adapté à la situation de faible croissance d'aujourd'hui.
M. Roland Courteau. Évidemment !
M. Michel Sapin,ministre.Si nous voulons à toute force réduire nos déficits pour telle ou telle raison impérative, alors nous retomberons dans la récession.
À l'inverse, si nous le faisons de manière coordonnée et raisonnable, nous répondrons à l'impératif de rééquilibrage de nos finances publiques tout en soutenant la croissance, qui sera plus forte.
C'est exactement le chemin que nous vous proposons, avec, d'un côté, 40 milliards d'euros pour soutenir les entreprises et l'emploi et, de l'autre, 21 milliards d'euros d'économies budgétaires, qui sont nécessaires à la France, et qui sont sans précédent.
(Applaudissements sur les travées du groupe socialiste.- Mme Hermeline Malherbe applaudit également.)
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