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Jean-Jacques Filleul
Question d'actualité au gouvernement N° 412 au Ministère des affaires étrangères


Accord entre la Chine et les États-Unis sur le climat et impact sur la Conférence Paris Climat que la France va présider en 2015

Question soumise le 14 novembre 2014

Le texte de cette question sera publié dès sa transmission par le Journal Officiel. Dans cette attente, vous pouvez vous reporter aux vidéos de la rubrique « Questions au Gouvernement » accessible depuis la notice électroniquedu Sénateur auteur de la question.

Réponse émise le 14 novembre 2014

M. Laurent Fabius,ministre des affaires étrangères et du développement international. Il est vrai que la conférence de Paris, en décembre 2015, sera sans doute le plus important événement diplomatique jamais organisé, avec 20 000 délégués et 20 000 invités supplémentaires. Son objet sera tout simplement de faire en sorte que la planète soit encore vivable dans quelques années.

C'est évidemment un objectif très difficile à atteindre, et c'est un grand honneur pour la France d'avoir été choisie pour accueillir et présider cette conférence.

M. Gérard Longuet. Et qui va payer ?

M. Laurent Fabius,ministre.Comme vous l'avez relevé, l'accord intervenu avant-hier entre la Chine et les États-Unis confère un espoir supplémentaire de réussir cette conférence. Vous avez cité les chiffres. Les États-Unis et la Chine sont les deux plus grands pollueurs au monde, suivis de l'Inde. Ce n'est pas leur faire injure que de dire que ces deux pays apparaissaient jusqu'à présent assez réticents quant à la réduction des gaz à effet de serre.

Or voilà que cet accord prévoit, du côté chinois, le plafonnement des émissions à l'horizon 2030, et si possible avant, et un développement considérable des énergies propres - y compris, d'ailleurs, le nucléaire -, pour atteindre 20 % de la production totale d'énergie chinoise. Pour les Américains, l'objectif est également très ambitieux : entre 26 % et 28 % de réduction des émissions en 2025 par rapport à 2005 et - c'est ainsi chiffré dans l'accord - une perspective de baisse de 80 % des émissions à l'horizon 2050.

Certains diront que ce n'est pas suffisant, mais c'est un changement considérable, qui nous permettra de préparer la Conférence de Paris dans de bonnes conditions. En effet, cet accord s'ajoute à l'accord européen conclu au mois d'octobre ; ces deux accords exercent une forte pression sur tous les autres pays.

Il y aura bien entendu des étapes intermédiaires. Nous devons réussir à rassembler des financements suffisants dans quelques jours, à Berlin. Ce n'est pas encore fait. L'Allemagne et la France ont pris des engagements ; d'autres pays doivent s'engager à leur tour. La conférence sur le climat qui se tiendra à Lima - la COP 20 - doit, elle aussi, constituer un pas en avant.

L'adjectif « historique » est souvent galvaudé, mais ce qui s'est produit récemment mérite d'être qualifié ainsi. Ce mois de novembre marque un tournant dans l'attitude des deux premiers pollueurs du monde, qui se sont engagés en faveur de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Je pense que chacune et chacun peut s'en réjouir.
(Applaudissementssur les travées du groupe socialiste.- Mme Corinne Bouchoux applaudit également.)

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