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Mme Geneviève Fioraso,secrétaire d'État auprès de la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, chargée de l'enseignement supérieur et de la recherche. Ce sont effectivement 140 000 jeunes qui, chaque année, sortent du système scolaire sans qualification, sans diplôme, sans emploi.
Le plan de lutte contre le décrochage scolaire, présenté vendredi dernier par le Premier ministre Manuel Valls et Najat Vallaud-Belkacem - qui est retenue par d'autres contraintes et dont je vous prie, mesdames, messieurs les sénateurs, d'excuser l'absence -, repose sur une méthode à la fois globale et individualisée. Il comprend des mesures nouvelles, mais il vise aussi à coordonner un certain nombre de mesures existantes et déjà éprouvées.
Tout d'abord, l'accent est mis, pour la première fois, sur la prévention. Jusqu'à présent, 85 % des moyens utilisés pour lutter contre le décrochage scolaire étaient consacrés à des interventions postérieures à ce décrochage. Or la prévention a montré son efficacité, notamment au Québec et en Finlande, où les taux de réussite scolaire, après avoir connu des niveaux nettement plus bas, sont remontés extrêmement haut. Nous nous sommes donc inspirés de ces expériences réussies, de ces bonnes pratiques, ainsi que de l'évaluation des politiques publiques menées dans notre pays.
Ensuite, nous avons mobilisé des moyens importants : 300 millions d'euros, soit 50 millions d'euros par an pendant six ans. Pour cela, nous nous appuyons sur les fonds européens - Initiative pour l'emploi des jeunes et Fonds social européen -, ainsi que sur des crédits budgétaires du ministère et du programme d'investissements d'avenir. Ces moyens financiers témoignent de la priorité donnée à l'éducation et à la jeunesse par le Gouvernement.
Ce plan de lutte contre le décrochage scolaire s'articule autour de trois réponses différentes et complémentaires. La première d'entre elles est tout à fait simple : elle vise à coordonner tous les efforts en partant des besoins exprimés par les jeunes et par les familles. Rien n'est imposé par le haut et, pour la première fois, ce sont réellement les besoins du terrain qui fondent la démarche.
Dans ce cadre sont prévus un numéro unique et gratuit, opérationnel dès aujourd'hui, permettant aux élèves désorientés ou à leur famille d'obtenir des conseils, ainsi que des outils d'échanges avec les parents - comme la « mallette des parents » - pour gérer les moments clés que sont l'entrée en sixième ou l'orientation en troisième. Le but est que chaque famille, indépendamment de son niveau socioculturel, de son environnement et de son réseau de connaissances, puisse être informée et choisir. Une meilleure association et information, tant des parents que des enfants, permet de réduire le risque de décrochage.
S'ajoutent à ces dispositifs la mise en place d'une semaine de la persévérance scolaire, organisée chaque année au moment des pics de décrochage, et, comme vous l'avez dit, monsieur le sénateur, des actions en matière de formation des enseignants. La meilleure arme pour lutter contre l'échec scolaire, c'est la qualité de la formation des enseignants ! Nous avons donc remis en place la formation professionnalisante sur le terrain, qui avait été supprimée durant le quinquennat précédent.
(Exclamations sur les travées de l'UMP. -Applaudissements sur plusieurs travées du groupe socialiste.)
M. le président. Je vous demande de conclure, madame la secrétaire d'État.
Mme Geneviève Fioraso,secrétaire d'État. Vous le voyez, nous refusons que le décrochage scolaire soit une fatalité et nous voulons donner une seconde chance aux jeunes qui en ont besoin, quel que soit leur territoire ou leur milieu d'origine !
(Applaudissements sur les travées du groupe socialiste.)
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