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Alain Néri
Question orale sans débat N° 704 au Secrétariat d'État


Difficultés de la liaison ferroviaire entre Clermont-Ferrand et Lyon

Question soumise le 13 février 2014

M. Alain Néri attire l'attention de M. le ministre délégué auprès du ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, chargé des transports, de la mer et de la pêche sur les difficultés de la liaison ferroviaire entre Clermont-Ferrand et Lyon. Le désenclavement routier de Clermont-Ferrand et du Puy-de-Dôme en direction de Bordeaux, Paris, Montpellier, Barcelone et Lyon est maintenant assuré mais, sur le plan ferroviaire, Paris reste toujours à plus de trois heures de Clermont-Ferrand, avec un matériel roulant (de vieux Corail rénovés en TEOZ d'un autre âge) ne correspondant pas aux conditions de déplacement que sont en droit d'attendre les usagers aujourd'hui.

Sur le plan routier, l'ouverture du « barreau de Balbigny » permet maintenant d'aller de Clermont-Ferrand à Lyon par l'autoroute en une heure et demie mais, là encore, la situation ferroviaire est beaucoup moins réjouissante, puisqu'il faut deux heures un quart pour se rendre de Clermont-Ferrand à Lyon en train.

Il est donc urgent de moderniser la ligne ferroviaire Clermont-Ferrand/Lyon, en améliorant la voie ferrée et en l'équipant de matériel roulant moderne et fonctionnel, permettant de rejoindre la capitale des Gaules en une heure un quart. De plus, ce serait, pour Clermont-Ferrand et l'Auvergne, une ouverture vers Genève et Turin.

Il lui demande donc quelles mesures il compte prendre pour améliorer la ligne ferroviaire Clermont-Ferrand/Lyon, permettant ainsi le développement de la région Auvergne.

Réponse émise le 30 avril 2014

M. Alain Néri. Monsieur le ministre, je voudrais ce matin attirer votre attention sur les difficultés de la liaison ferroviaire entre Clermont-Ferrand et Lyon.

En effet, si nous constatons avec plaisir que le désenclavement routier de Clermont-Ferrand et du Puy-de-Dôme en direction de Bordeaux, Paris, Montpellier, Barcelone et Lyon est maintenant assuré, sur le plan ferroviaire, Paris reste toujours à plus de trois heures de Clermont-Ferrand, avec un matériel roulant que l'on dit rénové - en réalité, il s'agit de vieux Corail d'un autre âge rénovés en Téoz - mais qui ne correspond plus aux conditions de déplacement que sont en droit d'attendre les usagers aujourd'hui. Si je voulais faire un peu d'humour, monsieur le ministre, je vous dirais que cette situation me rappelle ma jeunesse : j'ai l'impression que la SNCF se comporte exactement comme ma grand-mère, qui nous confectionnait des habits neufs avec les vieilles chemises de mon grand-père !
(Sourires.)

Cette situation ne peut plus durer : la région Auvergne doit pouvoir bénéficier d'un matériel de transport de qualité.

Sur le plan routier, nous nous félicitons bien entendu de l'ouverture du « barreau de Balbigny », qui permet maintenant de se rendre de Clermont-Ferrand à Lyon par l'autoroute en une heure et demie. Mais, là encore, la situation ferroviaire est beaucoup moins réjouissante, puisqu'il faut deux heures un quart pour se rendre de Clermont-Ferrand à Lyon en train, le matériel étant peu ou prou identique à celui qui dessert Paris, et parfois même de qualité inférieure, c'est dire...

De plus, l'amélioration de cette desserte constituerait pour Clermont-Ferrand et l'Auvergne une ouverture vers Genève et Turin. Lorsque nous avons discuté au Sénat de la liaison Lyon-Turin, nous avons apporté notre soutien à cette ligne, qui nous semble très importante.

Je vous demande donc, monsieur le ministre, quelles mesures vous comptez prendre pour améliorer la ligne ferroviaire Clermont-Ferrand-Lyon. Cela contribuerait au développement de la région Auvergne et du département du Puy-de-Dôme, au moment où tout le monde est convaincu que des transports de qualité sont un atout majeur d'aménagement du territoire et de développement économique. Nous ne souhaitons pas que la région Auvergne, le département du Puy-de-Dôme et la ville de Clermont-Ferrand restent à l'écart de cet aménagement de qualité de notre pays. Vous le comprendrez aisément, monsieur le ministre, et c'est pourquoi nous attendons des réponses qui nous feront espérer dans l'avenir de notre région. À l'heure où il est beaucoup question du renouveau des régions, nous attendons un geste fort du Gouvernement.

Mme la présidente. La parole est à M. le secrétaire d'État.

M. Frédéric Cuvillier, secrétaire d'État auprès de la ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, chargé des transports, de la mer et de la pêche. Monsieur le sénateur, cher Alain Néri, j'entends et je comprends votre impatience, d'autant que cette situation, dans votre région, ne date pas d'hier. Toutefois, la priorité du Gouvernement reste le désenclavement. Nos efforts portent en priorité sur la ligne Paris-Clermont-Ferrand, et nous enregistrons, par étapes, des avancées pour améliorer la desserte du Puy-de-Dôme.

Vous avez cité les progrès de la desserte autoroutière : ils sont sensibles. Un effort important de modernisation des infrastructures ferroviaires est par ailleurs lancé, avec l'implication de Réseau ferré de France, RFF, et de la SNCF.

Nous enregistrons également sur cette ligne des progrès en termes de régularité, celle-ci avoisinant désormais les 90 %. En écho à l'hommage que vous avez rendu aux qualités de couturière de votre grand-mère (Sourires.), l'État a également permis, en attendant le renouvellement complet du matériel roulant, la mise à disposition d'un matériel de type Téoz rénové, qui permet d'accueillir les clients dans des conditions satisfaisantes, même si elles ne sont pas encore suffisantes. Un appel d'offres est enfin en préparation pour le renouvellement complet du matériel roulant de la ligne, avec pour objectif une mise en service à l'horizon 2018-2019.

S'agissant de la desserte ferroviaire entre Clermont Ferrand et Lyon, elle relève de la compétence des régions, dont nous savons combien l'implication est importante dans le domaine du ferroviaire. Il ne nous appartient pas d'intervenir dans les choix des autorités organisatrices régionales, notamment en termes de renouvellement du matériel roulant, mais des perspectives existent. Dans quelques minutes, j'assisterai, aux côtés de certaines autorités régionales, à une signature de contrats pour des rames Régiolis. Nous faisons pleinement confiance aux régions pour prendre les décisions qui répondront au mieux aux besoins de mobilité des habitants.

S'agissant de l'état de l'infrastructure, nous avons deux priorités.

J'ai tout d'abord, avec RFF, lancé un grand plan de modernisation du réseau, qui doit être décliné territorialement. Cela nous permettra d'avoir un réseau ferroviaire qui renoue avec les investissements, alors que nous avons connu un sous-investissement chronique depuis des années.

Ensuite, le volet « mobilité » des contrats de plan État-région, ou CPER, permettra aussi, dans le cadre régional, d'envisager la modernisation des lignes ferroviaires Clermont-Ferrand-Paris et Clermont-Ferrand-Lyon.

À court terme, RFF procédera dès la fin de 2014 au renouvellement des voies dans le tunnel de Saint-Martin d'Estréaux, à la frontière entre les régions Rhône-Alpes et Auvergne. Ces travaux d'ampleur permettront d'améliorer durablement les conditions de sécurité et, surtout, d'accroître la performance des circulations sur la ligne.

Mme la présidente. La parole est à M. Alain Néri.

M. Alain Néri. Je vous remercie de ces précisions, monsieur le ministre. Je savais bien que nous n'obtiendrions pas satisfaction sur toute la ligne ! (Sourires.) Mais les Auvergnats sont des gens raisonnables, qui connaissent les difficultés de la vie et qui n'ignorent pas la situation économique délicate que nous traversons. Nous n'attendions donc pas de miracles, et je vous remercie de vos propositions, qui constituent déjà des avancées significatives.

On sait bien que le TGV en Auvergne, ce n'est pas pour demain, et que l'on ne trouve pas les milliards d'euros nécessaires sous le sabot d'un cheval ! (Sourires.) Nous demandons toutefois que des mesures pragmatiques soient prises, qui permettraient d'améliorer les conditions de transport en direction de la capitale du pays, Paris, et de la capitale des Gaules, Lyon.

Au moment où le Gouvernement, à juste titre, s'appuie sur les régions comme levier de relance économique, il convient de renforcer les relations entre les régions. À cet égard, nous pensons qu'une des priorités consiste à améliorer la liaison entre Clermont-Ferrand et Lyon.

Nous ne sommes pas des jusqu'au-boutistes, mais nous demandons des mesures raisonnables et rapides.

Vous savez que nous nous étions opposés au déplacement du départ et de l'arrivée des trains Paris-Clermont-Ferrand de la gare de Lyon à la gare de Bercy.

Nous souhaitons maintenant, à tout le moins, que la gare de Bercy soit rénovée et modernisée, de façon que les Auvergnats arrivant à Paris puissent disposer d'un accès rapide aux différents services, aux grandes entreprises et aux correspondances. Sur ce point, monsieur le ministre, nous attendons des mesures rapides et concrètes, en conservant toujours, à plus long terme, l'objectif d'une amélioration de la desserte de l'Auvergne par le TGV.

Nous sommes d'accord pour que ces évolutions se fassent par étapes. Mais n'oublions pas, sous prétexte que la dernière étape ne peut pas être mise en œuvre actuellement, de réaliser les étapes intermédiaires ! Quoi qu'il en soit, nous nous réjouissons déjà de vos annonces, monsieur le ministre.

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