M. Roger Karoutchi demande à M. le ministre des affaires étrangères et du développement international une prise de position ferme de sa part contre les massacres perpétrés contre les chrétiens de par le monde. Jeudi 2 avril 2015, le groupe islamique terroriste des Chebabs a commis des crimes odieux à l'encontre d'étudiants d'une université au Kenya. La presse a révélé que les crimes avaient été méthodiquement préparés puisque les terroristes ne s'en sont pris, après avoir fait le tri, qu'aux seuls étudiants de confession chrétienne. Les exactions commises à l'encontre des chrétiens s'étendent toujours plus chaque jour : le Proche et le Moyen-Orient hier, le continent africain aujourd'hui. La France se doit d'être porteuse d'un message ferme s'agissant de ces persécutions et il lui demande par conséquent quel message le Gouvernement entend porter à cet égard.
La France défend partout dans le monde la liberté de religion ou de conviction. Elle est particulièrement préoccupée par la détérioration de la situation des personnes appartenant aux minorités religieuses, dont les droits sont violés dans différentes parties du monde. La France intervient auprès des États concernés, dans le cadre de sa politique de défense des droits de l'Homme, afin qu'ils assurent la protection du libre exercice des cultes par leurs citoyens et éliminent toute forme de discrimination fondée sur la religion ou la conviction. À la suite de l'attaque abjecte de l'université de Garissa, le Président de la République et le ministre des affaires étrangères et du développement international ont rappelé la détermination sans faille de la France contre les terroristes et leur solidarité avec les victimes. En Afrique, comme au Moyen-Orient, les populations chrétiennes sont constitutives de l'Histoire, de l'identité et de l'avenir des pays où elles vivent. C'est dans cet esprit que la France a pris l'initiative de convoquer le 27 mars 2015 une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies consacrée aux victimes de violences ethniques ou religieuses au Moyen-Orient. À cette occasion, la France a proposé l'élaboration par les Nations unies d'une Charte d'action autour de grands principes : accompagnement humanitaire pour répondre à l'urgence ; accompagnement militaire pour permettre le retour des populations déplacées ; recherche de solutions politiques inclusives dans les pays en crise ; lutte contre l'impunité pour les auteurs des crimes, dont certains sont constitutifs de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité. Cette charte, bien qu'initiée en réaction au drame vécu par les Chrétiens d'Orient, doit permettre de mobiliser la communauté internationale contre toutes les violences et discriminations dont souffrent les minorités religieuses, y compris en Afrique subsaharienne où elles connaissent également une augmentation alarmante.
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