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Jean-Marie Vanlerenberghe
Question crible thématique N° 303 au Secrétariat d'État


Services à la personne

Question soumise le 13 mars 2015

Le texte de cette question sera publié dès sa transmission par le Journal Officiel. Dans cette attente, vous pouvez vous reporter aux vidéos de la rubrique « Questions au Gouvernement » accessible depuis la notice électroniquedu Sénateur auteur de la question.

Réponse émise le 13 mars 2015

Mme Laurence Rossignol, secrétaire d'État auprès de la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes, chargée de la famille, des personnes âgées et de l'autonomie. Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, monsieur Vanlerenberghe, la réforme de l'APA à domicile est en effet un axe central du projet de loi d'adaptation de la société au vieillissement, que votre assemblée examinera la semaine prochaine et qui devrait être définitivement adopté avant la fin de l'année, en vue d'une application pleine et entière au 1erjanvier 2016.

Ce projet de loi est une véritable réforme de justice sociale : il permettra d'attaquer les inégalités à la racine et se concrétisera par des moyens supplémentaires, qui changeront la vie quotidienne de nos concitoyens âgés ainsi que celle des personnes qui les aident.

En particulier, la réforme de l'APA à domicile prévue dans ce projet de loi offrira une meilleure couverture des besoins couplée à une réduction significative du reste à charge.

Par exemple, les personnes en GIR 1 ou 2 - groupes iso-ressources - qui ont déjà atteint le plafond d'aide bénéficieront d'une heure d'APA supplémentaire. Les personnes moins affectées bénéficieront, elles, d'une heure supplémentaire par semaine. De surcroît, tous les bénéficiaires de l'ASPA, l'allocation de solidarité aux personnes âgées, pourront désormais voir leur plan d'aide totalement pris en charge, sans reste à charge.

La réforme de l'APA marquera aussi la création d'un droit nouveau pour les aidants : le droit au répit. Nous aurons l'occasion d'en parler plus longuement la semaine prochaine.

Elle prévoit également une contribution de 25 millions d'euros par an afin d'améliorer les conditions de travail des salariés du secteur. C'est une mesure que j'ai anticipée dès 2015.

L'ensemble de cette réforme représente un financement nouveau de plus de 450 millions d'euros, soit une revalorisation de l'APA à domicile de 13 % en une seule fois. C'est une avancée totalement inédite. Je précise que ces dépenses nouvelles seront entièrement compensées auprès des départements, chefs de file en matière de politique gérontologique.

Ainsi, le taux de compensation par l'État des dépenses liées à l'APA, après avoir effectivement chuté de 12 points entre 2002 et 2012, passant de 43 % à 31 % - niveau auquel il est resté depuis lors, selon les analyses conjointes de l'ODAS, l'Observatoire national de l'action sociale décentralisée, et de l'ADF, l'Assemblée des départements de France -, remontera, grâce à la future loi, à 36 %. La charge des départements s'en trouvera soulagée d'autant.

Enfin, je voudrais évoquer la méthode qui a présidé au financement des mesures de ce projet de loi.

M. le président. Il vous faudrait conclure, madame la secrétaire d'État.

Mme Laurence Rossignol, secrétaire d'État. En un mot, quelque 650 millions d'euros seront consacrés au vieillissement suivant une méthode originale, qui consiste à déterminer le volume des dépenses en fonction des recettes de la CASA - contribution additionnelle de solidarité pour l'autonomie. Mais j'aurai certainement l'occasion de revenir sur ce point en répondant à une autre question.

M. le président. La parole est à M. Jean-Marie Vanlerenberghe, pour la réplique.

M. Jean-Marie Vanlerenberghe. J'ai pris note des données chiffrées que vous avez citées, madame la secrétaire d'État. En vérité, nous les connaissions déjà puisque la commission des affaires sociales s'est, bien entendu, déjà penchée sur le projet de loi relatif à l'adaptation de la société au vieillissement.

Je pense que, même après l'adoption de cette réforme, il restera un effort supplémentaire à accomplir. Il suffit d'écouter toutes les associations ou les entreprises d'aide à domicile pour comprendre que leur pérennité est aujourd'hui menacée.

Compte tenu du vieillissement de la population et d'une demande qui va croissant, l'effort que vous avez évoqué ne suffira malheureusement pas.

Quoi qu'il en soit, nous aurons l'occasion d'y revenir la semaine prochaine.

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