Le texte de cette question sera publié dès sa transmission par le Journal Officiel. Dans cette attente, vous pouvez vous reporter aux vidéos de la rubrique « Questions au Gouvernement » accessible depuis la notice électroniquedu Sénateur auteur de la question.
Mme Najat Vallaud-Belkacem,ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. Madame la sénatrice Françoise Laborde, la réforme du collège a un objectif très simple : faire mieux apprendre chaque élève, afin que tous réussissent mieux. Vous avez eu raison de le dire, il nous faut affirmer ici que la réussite scolaire doit être offerte à chaque enfant, et nous partageons évidemment votre ambition. Un bagage commun doit être donné notamment à tous les enfants de moins de quinze ans qui fréquentent le collège que nous voulons unique, nous le réaffirmons ici, mais que nous ne souhaitons plus uniforme.
Ainsi, le collège doit mieux s'adapter aux difficultés ou, parfois, au niveau avancé de chaque collégien accueilli. À cet effet, nous avons voulu innover dans les pratiques pédagogiques, en introduisant davantage d'accompagnement personnalisé, de travail en petits groupes, et en créant les enseignements pratiques interdisciplinaires, sur lesquels je reviendrai ultérieurement.
Permettez-moi de répondre à vos trois questions.
L'accompagnement personnalisé aura vocation à la fois à expliciter aux élèves ce que l'on attend d'eux, à savoir les méthodes d'apprentissage : la façon de réviser ses leçons, de prendre des notes, de s'organiser pour réussir. Vous le savez, il existe un véritable changement entre l'école primaire et le collège, notamment en classe de sixième. C'est pour cette raison que trois heures par semaine seront consacrées à l'accompagnement personnalisé pour les collégiens de sixième.
Cet accompagnement sera évidemment fondé sur les programmes d'enseignement : durant ces trois heures, il ne s'agit pas d'enseigner aux élèves autre chose que ce qui est prévu dans les programmes.
Il permettra à ceux qui sont en difficulté de rattraper le retard pris et à ceux qui sont en avance d'approfondir leurs connaissances. Il ne porte donc en rien préjudice à ceux qui pourraient être les meilleurs. Au contraire, il les rendra excellents.
Les enseignements pratiques interdisciplinaires permettent de faire travailler à la fois des enseignants en équipe - le co-enseignement, avec plusieurs enseignants de disciplines différentes -, et les enfants en groupes, sous forme de projets concrets et pratiques. Ils font ainsi du learning by doing, comme disent les Britanniques :...
M. Bruno Sido. Et le français !
Mme Najat Vallaud-Belkacem,ministre.... ils ne se contentent pas des apprentissages théoriques, ils mettent en pratique ce qu'ils apprennent dans les disciplines fondamentales.
Non, le français ne perd rien à cette réforme, madame la sénatrice, comme d'ailleurs aucune des disciplines. En l'occurrence, de la sixième à la troisième, il y aura toujours 17 heures 30 de français par mois, comme c'est le cas actuellement.
M. le président. Il vous faut conclure, madame la ministre.
Mme Najat Vallaud-Belkacem,ministre.Je prendrai un dernier exemple, celui de l'enseignement pratique interdisciplinaire appelé « éducation artistique et culturelle » : la pièce de théâtre que joueront les collégiens a aussi pour objet de renforcer l'acquisition du français. Voilà en quoi cet enseignement sera utile aux fondamentaux.
(Applaudissementssur les travées du groupe socialiste.- Mme Aline Archimbaud applaudit également.)
M. le président. La parole est à Mme Françoise Laborde, pour la réplique, brièvement.
Mme Françoise Laborde. Je serai très brève, monsieur le président. Les questions sont nombreuses, mais je sais que mes collègues en poseront.
J'aurais, madame la ministre, une dernière requête pratique. Pourriez-vous nous dire ultérieurement quelle incidence aura votre réforme sur le brevet des collèges ?
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