Le texte de cette question sera publié dès sa transmission par le Journal Officiel. Dans cette attente, vous pouvez vous reporter aux vidéos de la rubrique « Questions au Gouvernement » accessible depuis la notice électroniquedu Sénateur auteur de la question.
M. le président. La parole est à Mme la ministre, à laquelle je demande de pratiquer la contraction de texte, qui est un utile exercice. (Mme la ministre sourit.)
Mme Najat Vallaud-Belkacem,ministre.Je voudrais tout d'abord répondre en quelques mots à Mme la sénatrice Catherine Morin-Desailly.
M. Ladislas Poniatowski. Ce n'est pas la règle du jeu !
Mme Najat Vallaud-Belkacem,ministre.Vous proposiez en somme de décider d'office, dès l'âge du collège, que tel enfant s'orienterait vers l'apprentissage et l'enseignement professionnel, tandis que tel autre aurait droit à un enseignement plus général. Nous proposons de sensibiliser tous les élèves à l'ensemble des matières, qu'elles soient intellectuelles ou manuelles, afin qu'ils puissent construire leur orientation professionnelle en s'ouvrant toutes les perspectives possibles.(M. Ladislas Poniatowski s'exclame.) Il y a une différence fondamentale entre ces deux conceptions, et j'insiste sur la nécessité de bien préparer les enfants à leur future orientation professionnelle.
Madame la sénatrice Catherine Troendlé, nous devons faire preuve de sérénité, en commençant par bien distinguer réforme du collège et réforme des programmes.
La refonte des programmes est un dossier lourd, qui ne fait que commencer. En effet, le Conseil supérieur des programmes, instance indépendante au sein de laquelle siègent des élus de gauche et de droite, a conçu des projets de programmes sur toutes les matières enseignées à l'école primaire et au collège. Je remercie d'ailleurs les membres du Conseil supérieur pour le travail considérable qu'ils ont accompli. Ces projets sont soumis pour consultation à 800 000 enseignants pendant un mois, et c'est seulement après que nous validerons la version définitive. En la matière, - j'insiste sur ce point - je suis très à l'écoute des différents avis qui peuvent être formulés. Étant donné le nombre de disciplines et de niveaux d'apprentissage concernés, personne ne peut se croire omniscient.
J'ai donc demandé à ce que la consultation soit largement ouverte, au-delà même du corps enseignant. Ainsi, de grands historiens seront invités, lors d'un forum que nous organiserons le 3 juin prochain, à venir apporter leur éclairage et à dire comment l'histoire de France, dans sa singularité, doit être enseignée aux enfants en fonction de leur âge.
M. le président. Il faut conclure, madame la ministre !
Mme Najat Vallaud-Belkacem,ministre.En la matière, nous devons véritablement faire preuve d'esprit d'apaisement et chercher à élaborer les programmes les plus clairs, les plus progressifs et les plus efficaces possibles, afin que les enfants les acquièrent. Tel est notre objectif.
(Applaudissementssur les travées du groupe socialiste.)
M. le président. La parole est à Mme Catherine Troendlé, pour la réplique.
Mme Catherine Troendlé. Je vous remercie de votre réponse, madame la ministre.
Ma remarque sur la concertation visait à la fois la réforme du collège et celle des programmes. Ces deux choses sont liées, madame la ministre ; vous ne pouvez pas les dissocier.
(Exclamations sur quelques travées du groupe socialiste.)
M. Didier Guillaume. Ce sont deux choses différentes !
Mme Catherine Troendlé. Elles sont liées ! Dès lors que les enseignants ont largement manifesté leur mécontentement et leur rejet de la réforme du collège, comment voulez-vous parler d'une concertation sereine sur les programmes ?
Vous ne les avez pas entendus une première fois...Comment pouvez-vous aujourd'hui nous parler de sérénité ?
(Mme Marie-Annick Duchêne et M. Gérard Bailly applaudissent.- M. Didier Guillaume s'exclame.)
Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette question.