Photo de Joëlle Garriaud-Maylam

Joëlle Garriaud-Maylam
Question crible thématique N° 327 au Ministère de l'éducation


La réforme du collège

Question soumise le 29 mai 2015

Le texte de cette question sera publié dès sa transmission par le Journal Officiel. Dans cette attente, vous pouvez vous reporter aux vidéos de la rubrique « Questions au Gouvernement » accessible depuis la notice électroniquedu Sénateur auteur de la question.

Réponse émise le 29 mai 2015

M. le président. La parole est à Mme la ministre. Je vous demande d'être brève, madame la ministre, pour favoriser la compréhension de votre réponse. La classe est indisciplinée aujourd'hui !

M. Jean-Claude Lenoir. C'est la dernière fois que des questions cribles thématiques sont inscrites à l'ordre du jour !

Mme Najat Vallaud-Belkacem,ministre.Madame la sénatrice Joëlle Garriaud-Maylam, dans votre propos, il y a une chose que je ne peux pas admettre, une chose contre laquelle je m'élève. Vous dites que, demain, les postes à responsabilité requerront une bonne maîtrise des langues étrangères, et que c'est pour cela qu'il faut former une élite à les maîtriser.

Mme Joëlle Garriaud-Maylam. Pas de saupoudrage !

Mme Najat Vallaud-Belkacem,ministre.En réalité, tous les postes, à responsabilité ou non, requerront une maîtrise des langues étrangères ; c'est pour cela qu'il faut veiller à offrir cette maîtrise à tout le monde.
(Applaudissementssur les travées du groupe socialiste.)

Il s'agit de savoir à quels métiers nous préparons les élèves qui commenceront à travailler en 2023. Je le répète, je ne crois pas qu'il restera des métiers faiblement qualifiés, et donc sous-payés, en 2023. Notre siècle exige un niveau de qualification élevé pour l'ensemble de la population. C'est l'objectif de cette réforme du collège.
(Applaudissementssur les mêmes travées.)

Vous semblez croire que la réforme du collège va imposer exactement le même fonctionnement à tous les établissements, et vous rejetez cette forme d'uniformité. Je vous comprends : moi aussi, je suis contre l'uniformité. Je rappelle que, si la réforme prévoit d'accorder 20 % d'autonomie aux collèges à partir de 2016, c'est précisément pour que, eux qui sont les mieux placés, ils décident s'ils consacrent davantage de temps à de l'accompagnement personnalisé - ce sera le cas si beaucoup d'enfants sont en difficulté -...

M. le président. Il vous faut conclure, madame la ministre !

Mme Najat Vallaud-Belkacem,ministre.... ou à des enseignements pratiques interdisciplinaires, par exemple en langues vivantes étrangères. Si un collège souhaite développer l'enseignement des langues étrangères, il pourra le faire. C'est à cela que sert l'autonomie.

Je terminerai par deux remarques. Il était bien question de la réforme du collège dans la loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République. Cessez de dire le contraire. Voici ce qu'on trouve dans la loi : réaffirmation du principe du collège unique, possibilité de proposer des enseignements complémentaires, autonomie des établissements et diversification des pratiques...

M. Didier Guillaume. Tout y était !

M. le président. Il faut conclure !

Mme Najat Vallaud-Belkacem,ministre.Un dernier mot : les manuels scolaires seront prêts pour l'entrée en vigueur de la réforme en 2016.(Mme Colette Mélot s'exclame.) Il était important de travailler en même temps à la réforme de l'organisation et des pratiques pédagogiques du collège et à la rédaction de nouveaux programmes et de nouveaux manuels en cohérence.

M. le président. Je vous en prie, il faut arrêter de jouer chacun pour soi !

La parole est à Mme Joëlle Garriaud-Maylam, pour la réplique. Je vous demande d'être brève, ma chère collègue.

Mme Joëlle Garriaud-Maylam. Madame la ministre, vous n'avez pas répondu à ma question sur le coût de la réforme.

Par ailleurs, 15 % des collégiens étudient aujourd'hui en classe bilangue. Il aurait fallu augmenter cette proportion. Cela, ça aurait été important ! Aujourd'hui, que se passe-t-il, madame la ministre ? Nous n'avons pas suffisamment de professeurs de langues vivantes.

M. Didier Guillaume. Vous avez supprimé des postes, alors que nous en avons créé !

Mme Joëlle Garriaud-Maylam. Nous n'avons pas les moyens de former. Au CAPES d'allemand, de nombreux postes restent non pourvus. De qui se moque-t-on ?

M. le président. Merci, ma chère collègue !

M. Michel Delebarre. C'est terminé !

Mme Joëlle Garriaud-Maylam.S'il s'agit d'imposer des cours de langues...

M. Michel Delebarre. Terminé !

Mme Joëlle Garriaud-Maylam. ...dispensés par des enseignants qui n'ont pas les capacités requises, ce sera un échec !
(Applaudissementssur plusieurs travées de l'UMP.)

M. le président. Nous en avons terminé avec les questions cribles thématiques sur la réforme du collège. J'invite chacun à méditer sur la nécessité de respecter les temps de parole, en prévision de la prochaine réforme de notre règlement. C'est la seule manière de partager l'expression.
(Applaudissementssur les travées de l'UMP.)

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