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Jean-Yves Leconte
Question d'actualité au gouvernement N° 494 au Ministère des affaires étrangères


Accord sur le nucléaire iranien

Question soumise le 10 avril 2015

Le texte de cette question sera publié dès sa transmission par le Journal Officiel. Dans cette attente, vous pouvez vous reporter aux vidéos de la rubrique « Questions au Gouvernement » accessible depuis la notice électroniquedu Sénateur auteur de la question.

Réponse émise le 10 avril 2015

M. Laurent Fabius,ministre des affaires étrangères et du développement international. Monsieur Leconte, vous m'interrogez sur les négociations très complexes que les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies et l'Allemagne mènent avec l'Iran. Vous avez insisté sur deux aspects de ces négociations que, au nom de notre pays, j'ai menées de bout en bout.

D'abord, vous m'avez demandé ce que la France entendait faire d'ici au 30 juin, date butoir fixée pour la conclusion d'un accord.

Monsieur le sénateur, nous allons maintenir la ligne que nous suivons depuis le début des négociations, une ligne respectée par tous et qui a déjà produit un certain nombre de résultats : elle consiste à adopter une attitude constructive, mais extrêmement exigeante. Dans cette affaire, en effet, il ne s'agit pas simplement de l'Iran ; le cœur du sujet, c'est la prolifération nucléaire.

Nous avons toujours affirmé que nous souhaitions aboutir à un accord, si un accord était possible, mais qu'il fallait pour cela que rien ne reste dans l'ombre.

Nous avons avancé sur un certain nombre de sujets que je n'aborderai pas dans le détail ; je pense en particulier au nombre des centrifugeuses, au stock d'uranium à la disposition de l'Iran, au pourcentage d'enrichissement, au réacteur d'Arak, aux activités possibles sur le site de Natanz et aux projets envisagés pour le site très souterrain de Fordo. Ces avancées ont ouvert la voie à un projet d'accord.

Néanmoins, des sujets demeurent sur lesquels nous n'avons pas encore trouvé un accord, à commencer par la question des sanctions économiques, qui est le second aspect des négociations sur lequel vous m'avez interrogé. Du reste, le« Guide suprême » vient de faire des déclarations qui montrent que beaucoup de travail reste à faire, comme je l'ai souligné il y a quelques jours devant la commission des affaires étrangères du Sénat.
(M. Robert del Picchia acquiesce.)

En ce qui concerne la question, très complexe, des sanctions, il est sûr que, si un accord est conclu, les sanctions seront levées ; mais elles le seront dans la mesure où l'Iran respecte ses engagements. Que se passera-t-il s'il y a contravention avec les engagements pris ? C'est la question du retour en arrière, du mécanisme que l'on appelle en anglais le snapback. Nous n'avons pas réussi, jusqu'à présent, à nous mettre d'accord sur ce sujet.

Nous allons poursuivre nos efforts, étant entendu que, si un accord complet est conclu, les conséquences en seront très importantes sur le plan économique pour tous les pays, dont la France.

En tout cas, monsieur Leconte, ne doutez pas que la France continuera d'avoir une attitude indépendante et de se prononcer en faveur des exigences de la non-prolifération nucléaire et de la paix !
(Applaudissements sur les travées du groupe socialiste, du groupe écologiste et du RDSE, ainsi que sur plusieurs travées de l'UDI-UC et de l'UMP.)

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