Le texte de cette question sera publié dès sa transmission par le Journal Officiel. Dans cette attente, vous pouvez vous reporter aux vidéos de la rubrique « Questions au Gouvernement » accessible depuis la notice électroniquedu Sénateur auteur de la question.
M. le président. La parole est à Mme la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche.
M. Didier Guillaume. Il faut recommencer, madame la ministre !
M. Alain Fouché. Il faut inventer quelque chose de neuf !
Mme Najat Vallaud-Belkacem,ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. Madame la sénatrice, voilà plusieurs semaines que j'entends parler de « nivellement par le bas ».Permettez-moi de vous donner ma définition de cette notion.
Le nivellement par le bas, c'est lorsque des familles craignent de mettre leur enfant dans un collège parce qu'elles savent que les difficultés scolaires de quelques élèves y sont si mal prises en charge que leur enfant risque d'en pâtir.
Le nivellement par le bas, c'est quand, pendant dix ans, on assiste sans rien faire, les bras ballants, à la dégradation du niveau de tous les élèves, les plus mauvais comme les meilleurs(Marques d'approbation sur les travées du groupe socialiste), et que l'on aggrave même la situation en supprimant des postes d'enseignant et la formation des enseignants, laquelle est pourtant a priorila meilleure garantie d'une bonne transmission du savoir aux élèves.
Le nivellement par le bas, c'est quand le déterminisme social est si bien intériorisé que des enfants de familles populaires considèrent que la réussite n'est pas pour eux et s'autocensurent dans leur parcours scolaire, leurs choix et leurs ambitions.
Voilà ce qu'est le nivellement par le bas. C'est parce que nous ne l'acceptons pas que nous réformons le collège, afin de tirer tout le monde vers le haut.
Pour ce faire, nous renforçons l'acquisition des fondamentaux par les enfants,...
M. Rémy Pointereau. C'est en primaire que ça se joue !
Mme Najat Vallaud-Belkacem,ministre.... qu'ils soient en difficulté ou en situation de réussite.
Nous entendons faire en sorte que les connaissances, les compétences et la culture que les enfants doivent avoir acquis à la fin du collège soient non seulement d'un niveau élevé, mais de même niveau pour tous les collégiens, quel que soit le territoire où ils vivent.
Nous entendons faire en sorte que les enfants soient stimulés, encouragés, aidés durant tout leur parcours au collège. Il s'agit de cultiver chez eux le goût du travail, de l'effort et du mérite, qui n'est pas inné, comme vous le prétendez.
Pour ce faire, il est nécessaire de mettre en œuvre des pratiques pédagogiques nouvelles au collège. Nous souhaitons que les enfants travaillent autrement durant les temps d'interdisciplinarité, avec des enseignants qui leur fassent conduire des projets, leur permettent d'exprimer leur potentiel, car chaque élève en a un.
Quand je parle d'égalité, madame la sénatrice, il s'agit de l'égalité des possibles pour tous les enfants : je refuse que l'on ferme des portes à certains en raison de leur milieu social.
Ne doutant pas que nous soyons tous d'accord sur ces questions, je vous remercie par avance, mesdames, messieurs les sénateurs, du soutien que vous apporterez à cette réforme.
(Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et du groupe écologiste, ainsi que sur certaines travées du RDSE.)
M. Didier Guillaume. Bravo !
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