Le texte de cette question sera publié dès sa transmission par le Journal Officiel. Dans cette attente, vous pouvez vous reporter aux vidéos de la rubrique « Questions au Gouvernement » accessible depuis la notice électroniquedu Sénateur auteur de la question.
M. Michel Sapin,ministre des finances et des comptes publics. Monsieur le sénateur, la question de la Grèce - pour reprendre votre expression - ne se pose pas depuis deux ou trois jours ! C'est une question difficile, à laquelle le Gouvernement ne se dérobe pas et qui est l'occasion de multiples dialogues depuis plusieurs mois, en particulier depuis que la majorité et le gouvernement ont changé en Grèce.
Le premier principe que nous appliquons, c'est celui du respect de la démocratie. Le gouvernement grec a changé, la majorité en Grèce a changé : personne n'a le droit de faire comme si rien n'avait changé dans le dialogue avec les partenaires européens.
M. Francis Delattre. Mais vous vouliez changer les traités !
M. Michel Sapin,ministre.La France a été la première à poser le respect de la démocratie comme principe.
De la même façon, nous devons respecter la démocratie, telle qu'elle se manifestera par le biais d'un référendum qui permettra aux Grecs, en répondant par« oui » ou par « non » à une question dont l'énoncé n'est pas aussi simple que vous l'avez déclaré, monsieur le sénateur, d'exprimer leur choix sur le processus actuel de négociations.
Le second principe que nous appliquons, c'est celui du dialogue. Jusqu'au bout - jusqu'à hier après-midi -, la France a été à l'initiative, avec le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, pour trouver un accord politique permettant à la Grèce, d'une part, à l'Europe avec la Grèce, d'autre part, de parvenir à une bonne solution.
Hier après-midi, le Premier ministre grec a réaffirmé sa décision d'organiser un référendum. C'est son droit. Il a réaffirmé son appel à voter« non ». C'est son droit. Toutefois, comprenez bien, monsieur le sénateur, que, dans ce cadre-là, il ne soit plus possible de discuter de quoi que ce soit pour trouver un accord d'ici à dimanche prochain !
(Exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.)
Quelle sera notre attitude dimanche ?
M. RogerKaroutchi.Et lundi !
M. Michel Sapin,ministre.Le « oui » aurait des conséquences. Une telle réponse du peuple grec permettrait une reprise immédiate des négociations.
Mme ÉlianeAssassi.Vous appelez donc à voter « oui » ! Il faut le dire alors. Soyez honnête !
M. Michel Sapin,ministre.Le « non aurait des conséquences, qui sont inconnues ou très peu connues, pour les uns comme pour les autres.
Quel que soit le résultat, la France sera là pour maintenir le dialogue, car c'est notre spécificité, non que la France cherche à se distinguer des autres pays européens, mais parce qu'elle a toujours été présente, pour que la Grèce retrouve la démocratie, entre dans l'Europe et, aujourd'hui, y reste.
La place de la Grèce est dans la zone euro, mais nous ne pouvons agir à la place des Grecs eux-mêmes. C'est maintenant à eux d'en décider.
(Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et républicain et du groupe RDSE.)
Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette question.