M. Jean-Jacques Lozach. Ma question s'adresse à M. le secrétaire d'État chargé des sports.
Demain soir débutera au Stade de France l'événement sportif majeur que la France connaîtra cette année : l'Euro de football, qui animera notre pays pendant un mois. Plus de trente ans après la Coupe d'Europe des nations de 1984, la France a la chance d'organiser cette compétition, troisième événement sportif planétaire, derrière les jeux Olympiques d'été et la Coupe du monde des nations de football.
L'État a voulu faire de cet événement une vitrine du savoir-faire français en matière d'organisation, tout en entraînant un véritable succès économique et médiatique. De plus, ce moment d'enthousiasme populaire autour du sport le plus pratiqué sur la planète doit être une réussite en matière de cohésion sociale.
La rénovation ou la construction des infrastructures d'accueil dans les dix villes hôtes constitue un apport majeur au modèle économique de nos clubs professionnels, tout en traduisant de nouveaux modes de partenariat entre les collectivités, les clubs et les entreprises, à l'image du nouveau Grand Stade de Lyon. Notons que ces opérations de modernisation ont permis la création de près de 20 000 emplois.
Un plan interministériel d'action pour le football est mis en œuvre. Ainsi, 6 500 volontaires ont été recrutés et formés par la Fédération française de football et les dix villes hôtes rivalisent d'animations.
L'État, la société d'organisation et les collectivités sont pleinement mobilisés pour assurer le plein succès de l'Euro. Vous-même, monsieur le secrétaire d'État, vous étiez aux côtés du ministre de l'intérieur le 26 mai dernier, pour présenter le dispositif de sécurité permettant de faire face à la menace terroriste et aux éventuelles violences des hooligans.
Dans le cadre de l'état d'urgence et après l'adoption de la proposition de loi renforçant – précisément – le dialogue avec les supporters et la lutte contre le hooliganisme, en quoi ce dispositif est-il exceptionnel ?
N'oublions pas que les 51 rencontres seront suivies par 2,5 millions de spectateurs, auxquels il convient d'ajouter environ 8 millions de personnes sur les fan zones.
L'étude d'impact du Centre de droit et d'économie du sport évalue à plus de 1,2 milliard d'euros le bénéfice pour la France et à 26 000 le nombre d'emplois en équivalents temps plein travaillé sur l'année 2016. Quelle perception a le Gouvernement des enjeux de cette compétition en termes de retombées économiques et de promotion du sport pour tous ?
Par ailleurs, dans une optique de moyen terme, comment cette compétition constitue-t-elle une composante essentielle de la candidature de Paris aux jeux Olympiques de 2024 ?
M. Thierry Braillard, secrétaire d'État auprès du ministre de la ville, de la jeunesse et des sports, chargé des sports. Monsieur le sénateur, Patrick Kanner et moi-même répétons à l'envi que l'Euro 2016 doit être une grande fête populaire et sportive. Et ce sera une grande fête populaire et sportive.
Cet événement se déroulera en effet dans une grande sécurité. Le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, s'est personnellement impliqué pour que tout soit sécurisé, en lien avec les comités d'organisation et avec les clubs des villes hôtes. Qu'il s'agisse des stades, des fan zones, voire des sites d'hébergement qui accueillent les vingt-quatre équipes de la compétition, je peux vous affirmer que tout a été fait.
Vous l'avez rappelé, monsieur le sénateur, c'est une grande fête populaire et sportive qui entraîne de grandes retombées économiques et sociales. La construction des enceintes sportives a permis des créations d'emplois ; des emplois ont également été créés pour assurer la sécurité privée à l'intérieur des fan zones, ou encore en matière de tourisme. En effet, notre pays accueillera plusieurs millions de visiteurs entre le 10 juin et le 10 septembre.
M. Roger Karoutchi. Les pauvres, quand ils vont voir Paris !
M. Thierry Braillard, secrétaire d'État. C'est aussi une grande fête populaire et sportive, parce que l'État, en achetant 20 000 places, a fait en sorte que tout le monde puisse participer à cet événement. À travers différents dispositifs, il a redistribué ces places par le biais de projets montés par exemple par des clubs sportifs, même en outre-mer : ainsi, des jeunes pourront venir en métropole voir des matchs de l'Euro. Personne n'a été oublié. C'est tout le pays qui s'est mis au rythme de l'Euro.
Enfin, il y a l'héritage avec les infrastructures modernes, avec le succès médiatique qu'apportera cette compétition aux pays et aux villes hôtes. N'oublions pas non plus l'héritage pour la candidature de Paris aux jeux Olympiques et Paralympiques de 2024. Le succès de l'Euro 2016 servira cette candidature ! (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et républicain.)
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