M. René-Paul Savary. Ma question s'adresse à Mme la ministre des affaires sociales et de la santé. Je rebondirai sur la question posée par mon collègue Jean Desessard.
Hier, les policiers étaient dans la rue ; aujourd'hui, ce sont les infirmières, pas seulement dans la ville capitale, mais dans l'ensemble des départements. Dans le département de la Marne, à Reims, à Vitry-le-François, ont lieu des mouvements de ces personnels qui se dévouent à la santé de nos concitoyens.
Votre réponse à notre collègue est tout à fait décevante, madame la ministre. Il n'y a pas qu'un problème de tarification ou de formation, il y a aussi un problème de considération. Le management est devenu beaucoup trop bureaucratique (M. Jean-Louis Carrère s'exclame.) et le malade ne devient plus la préoccupation majeure de ces personnels, compte tenu des contraintes technocratiques qui leur sont imposées.
Madame la ministre, vous vous étiez engagée en 2012 sur un « pacte de confiance » pour la revalorisation des personnels médicaux. Ce pacte de confiance se transforme, me semble-t-il, en constat de défiance. C'est en tout cas ce que dit le président de la Fédération hospitalière de France.
Madame la ministre, quelle est votre stratégie pour prendre en compte les difficultés de cette profession ?
(Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains. – Mmes Françoise Férat et Annick Billon applaudissent également.)
Mme Marisol Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé. Monsieur le sénateur René-Paul Savary, vous l'avez indiqué, des personnels hospitaliers, infirmiers et infirmières en particulier, ont manifesté et se sont mis en grève. Pour les personnels qui étaient d'activité normalement ce matin, la proportion de grévistes, toutes catégories confondues, s'élève à 8 %, en comptant les assignés. Cette proportion s'élève à 12 % pour les infirmiers, en y incluant les assignés.
Nous avons reçu des délégations des professionnels concernés au ministère. En effet, quelle que soit l'intensité de la mobilisation, je suis attentive à ce qu'expriment ces professionnels. Si je vous ai rappelé tout à l'heure des chiffres, des montants de revalorisation financière, des engagements pour l'hôpital public, je n'ai pas manqué de dire que, pour moi, l'essentiel était la reconnaissance, notamment la reconnaissance du travail accompli, dans des conditions parfois difficiles.
(M. Jean-Baptiste Lemoyne s'exclame.)
Puisque nous sommes à quelques jours de l'anniversaire des tragiques événements du 13 novembre 2015, je veux rappeler que, pour accueillir ou soigner dans des circonstances exceptionnelles de manière exceptionnelle, il faut pouvoir soigner de manière exceptionnelle au quotidien. C'est ce que font les professionnels de santé, les infirmières, les médecins, tous ceux qui sont engagés dans cette tâche.
Je travaille avec elles et avec eux à mettre en place une stratégie qui permettra de poursuivre les efforts engagés, pour que leurs attentes, leurs demandes de considération, les besoins de reconnaissance dans chacun des services hospitaliers de ce pays soient mieux pris en compte…
Mmes Laurence Cohen et Brigitte Gonthier-Maurin. Il faut des postes !
Un sénateur du groupe Les Républicain. Des preuves !
Mme Marisol Touraine, ministre. C'est à cela que je travaille en leur exprimant ma confiance et ma fierté.
(Applaudissements sur plusieurs travées du groupe socialiste et républicain. – M. Alain Bertrand applaudit également.)
M. le président. La parole est à M. René-Paul Savary, pour la réplique.
M. René-Paul Savary. Madame la ministre, rien qu'en disant que le taux de grévistes n'est que de 6 %,…
M. Jean-Louis Carrère. Non, 8 % !
M. René-Paul Savary. … vous montrez votre absence de considération à l'égard d'une profession particulièrement appréciée de chacun ! (Bravo ! et applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains. – M. Didier Guillaume s'exclame.)
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