M. Simon Sutour attire l'attention de M. le secrétaire d'État, auprès du ministre de la défense, chargé des anciens combattants et de la mémoire sur la possibilité d'instituer une journée nationale d'hommage à l'exil de l'Espagne républicaine.
En effet, plusieurs associations mémorielles de l'exil des républicains espagnols se mobilisent depuis plusieurs années pour que soit commémoré l'exil des 450 000 espagnols contraints de fuir leur pays, pendant et après la fin de la guerre d'Espagne.
Nombre de ces exilés de 1939 ont choisi de rejoindre la Résistance française ou les Forces françaises libres, prolongement bien naturel pour eux du combat contre le fascisme.
Cet exode forcé et massif fut sans retour en raison des lois franquistes condamnant tous ceux qui avaient soutenu la seconde République espagnole.
Tout au long de leur présence en France, les exilés de l'Espagne républicaine et leurs descendants, profondément imprégnés des valeurs universelles de liberté, égalité et fraternité, ont enrichi notre pays de leurs apports culturels, économiques et sociaux.
C'est pourquoi, la reconnaissance officielle à ces femmes, ces hommes, ces enfants qui franchirent les Pyrénées pour venir se réfugier en France et fuir la barbarie franquiste est bien légitime.
Il souhaite donc connaître son avis sur l'instauration d'une journée nationale d'hommage aux exilés républicains espagnols.
La politique de mémoire mise en œuvre par le ministère de la défense s'attache à conserver et à transmettre les patrimoines culturels issus des conflits contemporains auxquels la France a participé. C'est ainsi que 11 journées nationales du souvenir ou d'hommage, instituées par un texte paru au Journal officiel, figurent au calendrier commémoratif officiel. Elles donnent lieu chacune à une cérémonie patriotique à l'échelon national, à une cérémonie départementale organisée par le préfet, représentant de l'État, ainsi qu'à de nombreuses cérémonies communales dont l'organisation est laissée à l'initiative des maires. La guerre qui a déchiré l'Espagne de 1936 à 1939 était une guerre civile à laquelle la France n'a pas pris part. Par conséquent, il n'est pas envisagé d'instituer une journée nationale en hommage aux victimes d'un conflit s'étant déroulé sur le territoire d'un État étranger. Pour autant, il convient de préciser que, dans le cadre du cycle mémoriel lié au 70e anniversaire de la Libération du territoire national, la ville de Paris et le secrétaire d'État chargé des anciens combattants et de la mémoire ont rendu, le 24 août 2014 et le 24 août 2015, un hommage officiel aux combattants de la « Nueve », unité de la 2e division blindée majoritairement composée de républicains espagnols exilés qui fut la première à entrer dans la capitale française au soir du 24 août 1944. Aussi, le secrétaire d'État reste-t-il attentif à l'action menée par l'Association « 24 août 1944 » et à la poursuite de son travail de valorisation mémorielle des combattants espagnols.
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