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Jean-Noël Guérini
Question écrite N° 18240 au Ministère des affaires sociales


Dérives du prix des audioprothèses

Question soumise le 15 octobre 2015

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M. Jean-Noël Guérini appelle l'attention de Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes sur les prix exorbitants des audioprothèses.

Une étude de l'association UFC – Que choisir, parue le 28 septembre 2015 et intitulée « Audioprothèses – Un marché verrouillé au détriment des malentendants », dénonce ce qu'elle qualifie de « scandaleuse rente des audioprothésistes ».

Seuls 25 % des 6 millions de Français malentendants sont équipés en aide auditive, essentiellement en raison du frein financier que constitue le prix moyen d'un appareil, aux alentours de 1 500 €, avec un très faible remboursement de l'assurance maladie (120 € par appareil) et des complémentaires santé, portant le reste à charge moyen à 1 100 €. Or les audioprothésistes, qui ont le monopole de la distribution de ces appareils, les revendent 4,5 fois leur prix d'achat (327 €), réalisant une marge brute moyenne de 78 % et une marge nette entre 15 et 18 %. La profession semble organiser sa propre pénurie, comprenant 3 091 représentants quand il en faudrait plus du double, ce qui permet des salaires deux à trois fois plus élevés que dans les professions de santé comparables. D'autre part, il faut payer à la fois l'audioprothèse et les prestations de son suivi, ce qui revient à acquitter par avance des prestations qui ne seront peut-être pas effectuées. Enfin, le secteur souffre d'une progressive mise sous dépendance économique de la distribution par les industriels, qu'il s'agisse de prendre le contrôle direct des distributeurs (plus d'un point de vente sur cinq en France) ou de financer les audioprothésistes, via des prêts. On peut dès lors avoir des doutes sur le fondement des recommandations faites aux consommateurs.

Face à l'urgence de résorber le sous-équipement de millions de Français souffrant d'une déficience auditive, il lui demande si elle entend donner suite aux préconisations légitimes de l'UFC – Que choisir : hausse du numerus clausus pour les études d'audioprothésiste, dissociation du remboursement de l'audioprothèse et des prestations associées et transparence sur les liens capitalistiques et financiers qui unissent audioprothésistes et fabricants.

Réponse

Cette question n'a pas encore de réponse.

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