M. Alain Houpert attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes sur la présence d'aluminium en quantité importante dans plus de 50 % des laits infantiles 1er et 2e âges. La dose tolérable hebdomadaire d'aluminium est fixée par l'autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) à 1 mg par kilo de poids corporel. Or deux études britanniques démontrent qu'avec certains laits infantiles 1er et 2e âge, les nourrissons absorbent entre 12 et 30 % de la dose hebdomadaire tolérable. L'aluminium n'est pas sans risque, il a des effets neurotoxiques chez l'homme, notamment chez les insuffisants rénaux. Ainsi, au nom du principe de précaution, il lui demande si elle compte faire interdire ce composant dans les laits maternisés et si elle peut faire un point précis sur l'impact de l'utilisation de ce métal sur la santé de nos concitoyens. Il la remercie de sa réponse.
L'aluminium est un métal naturellement présent dans l'environnement. Les effets cliniques avérés de l'aluminium sont observés dans des situations de fortes expositions chroniques (par exemple, dans différents secteurs de la production ou du travail des métaux). À ce jour, aucune étude n'a mis en évidence de tels effets dans la population générale, exposée à travers l'alimentation courante. L'exposition moyenne française est inférieure à la dose hebdomadaire tolérable provisoire (DHTP) définie par l'autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) de 1 mg/kg poids corporel/semaine. C'est ce que montre la deuxième étude française de l'alimentation totale (EAT 2) menée par l'agence nationale de sécurité sanitaire des aliments, de l'environnement et du travail (ANSES) indiquant que l'exposition moyenne de la population française à l'aluminium est estimée à 0,28 mg/kg poids corporel/semaine chez les adultes et 0,42 mg/kg poids corporel/semaine chez les enfants (de 3 à 17 ans). Dans le cadre de l'étude de l'alimentation totale infantile (« EATi ») actuellement menée par l'ANSES, les concentrations en aluminium sont en cours de mesure dans l'ensemble du régime alimentaire des enfants de 0 à 3 ans. Cette étude permettra de déterminer les quantités totales d'aluminium auxquelles cette population est exposée (notamment via les préparations infantiles) et d'évaluer le risque sanitaire lié à la présence de cette substance dans l'alimentation. En fonction de ces conclusions, des recommandations de consommation ou d'évolution de la réglementation pourront être émises. Les résultats de cette étude sont attendus très prochainement, en début d'année 2016.
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