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Roland Courteau
Question écrite N° 19231 au Ministère de l'écologie


Prolifération du moustique tigre

Question soumise le 10 décembre 2015

M. Roland Courteau attire l'attention de Mme la ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie sur la prolifération du moustique tigre dans le sud de la France.

Il lui indique que le moustique tigre est vecteur de maladies comme la dengue ou le chikungunya chez l'homme, mais également de virus particulièrement dangereux chez les chiens et les chats.

Il lui fait remarquer, notamment, que l'entente interdépartementale pour la démoustication du littoral méditerranéen se dit particulièrement préoccupée par cette prolifération, malgré ses actions contre les gîtes larvaires et contre les moustiques adultes.

Il lui précise, également, que les conséquences de cette prolifération sont aussi économiques en raison des problèmes qu'elle pose au niveau touristique. Il lui demande donc quelles mesures sont prévues afin de lutter, plus efficacement, contre la prolifération du moustique tigre.

Réponse émise le 4 février 2016

En France, la lutte anti-vectorielle (LAV), qui vise à éviter une épidémie en contrôlant le risque de transmission d'un virus par des vecteurs comme le moustique tigre, s'articule principalement autour de la lutte contre les moustiques. Cette problématique et ses enjeux, que ce soit en termes de santé publique, de nuisance pour nos concitoyens, ou encore de préjudice pour notre économie, notamment le tourisme, est un sujet d'attention et de mobilisation pour le ministère de l'écologie. La LAV intègre une panoplie variée de moyens préventifs et curatifs, se rapportant principalement à la veille entomologique (suivi et étude des insectes), aux comportements préventifs et aux traitements insecticides. Aujourd'hui, le marché des produits insecticides anti-moustiques est très limité en Europe. En effet, l'encadrement réglementaire en vigueur et les coûts de développement requis pour pouvoir mettre sur le marché un produit biocide, réduisent sensiblement l'intérêt que trouvent les industriels de la chimie dans ce domaine. Conséquence directe, les produits disponibles deviennent de plus en plus rares. Actuellement, en France, seuls ceux contenant l'une des deux substances suivantes peuvent être utilisés : soit du « Bti », efficace contre les larves de moustiques, soit de la « deltaméthrine », efficace contre les moustiques adultes. En métropole, grâce à un usage jusqu'ici adapté des insecticides, les moustiques présents sur notre territoire, dont le moustique tigre, n'ont pas développé de mécanismes de résistance. Une veille rigoureuse à ce sujet est d'ailleurs assurée. Dès lors, le recours à ces insecticides via les campagnes organisées par l'ensemble des organismes publics de démoustication conserve tout son sens et constitue aujourd'hui un outil essentiel de la LAV. Tous les efforts sont mis en œuvre pour assurer une lutte efficace. La mobilisation et le travail réalisé par ces équipes de démoustication doivent être salués. Face à la réduction du nombre de substances utilisables pour la lutte chimique, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a été saisie par le ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie pour identifier les insecticides utilisés dans d'autres États membres et qui pourraient l'être aussi en France, ainsi que les substances les plus prometteuses pour développer de nouveaux produits anti-moustiques. Son bilan est attendu pour le début de cette année. À l'issue des résultats de cette saisine de l'Anses, compte tenu de l'enjeu de santé publique dont il est ici question, l'objectif sera de mobiliser les industriels afin de mettre en œuvre des actions concrètes en vue du développement et de la mise sur le marché de produits alternatifs à ceux actuellement disponibles. Cette démarche sera initiée dans le cadre d'un groupe de travail multi-parties, dont l'entente interdépartementale pour la démoustication du littoral méditerranéen (EID Méditerranée) est d'ailleurs membre, qui a été lancé cet automne à l'initiative du ministère de l'écologie en lien avec le ministère chargé de la santé.

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