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M. Maurice Antiste attire l'attention de Mme la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur les prévisions de suppression de postes en Martinique à la rentrée 2016.
En effet, l'académie de Martinique a perdu, depuis 2009, 839 emplois à temps plein (278 dans le premier degré, 561 dans le second degré) et devrait connaître à la rentrée 2016 une nouvelle diminution de 35 équivalents temps plein. Cette diminution constante des effectifs résulte de la prise en compte prioritaire de la baisse démographique. Si ce critère objectif explique cette politique, il méconnaît un autre fondement de l'engagement du Gouvernement : l'application d'une différenciation territoriale quant à l'attribution des moyens alloués aux académies.
Ainsi, si un effort a été consenti pour la prochaine rentrée scolaire au bénéfice de départements à caractère rural qui accusent une baisse importante de leur démographie et qui connaissent des difficultés socio-économiques, la Martinique qui cumule les handicaps, n'a pas bénéficié d'un traitement équivalent. En effet, non seulement le primaire mais plus encore le collège, le lycée général et le lycée professionnel sont fortement impactés par les suppressions de postes.
Cette politique a pour incidence une augmentation du nombre d'élèves par classe, des regroupements de niveaux ou de sections. Ces éléments compromettent un travail efficient dans la mesure où ils affectent un public déjà en difficulté, notamment en lycée professionnel.
Il convient également de signaler que le nombre d'élèves allophones est en augmentation. Cette particularité mérite la mise en place d'un dispositif de suivi de ces élèves qui décrochent dès leur entrée dans la voie professionnelle. Or, au niveau de la répartition des moyens, le troisième critère (renforcement des moyens destinés à prévenir et réduire la difficulté scolaire) n'est pas appliqué au niveau du second degré qui continue à accueillir les élèves en difficulté provenant du primaire.
En outre, il faut souligner quelques taux alarmants, toujours d'actualité, dans plusieurs domaines importants tels l'illettrisme (plus de 40 000 en Martinique, soit 14 % contre 7 % dans l'Hexagone), les sorties sans diplômes (21,8 % en Martinique contre 11,8 % au niveau national), l'insuffisante aptitude à poursuivre des études supérieures (36,3 % d'échec en première année d'études). La prise en compte de ces handicaps plaide pour une meilleure appréciation des besoins réels, et donc une reconsidération du niveau de la baisse des effectifs qui contribue à aggraver « l'école inégalitaire ».
Dans un contexte de refondation de l'école publique, il ne faudrait pas compromettre l'efficience du système éducatif, fleuron de la République. C'est pourquoi il souhaite savoir de quelle manière entend agir le Gouvernement pour remédier à cette situation et ainsi permettre aux enseignants de continuer à prodiguer un enseignement de qualité auprès de nos jeunes.
Cette question n'a pas encore de réponse.
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