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M. Pierre Laurent attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur les difficultés que rencontrent de nombreux acteurs animant des ateliers socio-linguistiques (ASL) pour l'apprentissage du français auprès de migrants à Paris notamment.
Les ASL favorisent l'autonomie des habitants bénéficiant de ces actions dans leur vie et leur implication progressive dans divers projets. Il est à noter que rien qu'à Paris, plus de trois cents habitants bénévoles formés, accompagnés par des professionnels qualifiés, animent ensemble dans les centres sociaux parisiens des actions contribuant au tissage de liens dans les quartiers. En 2015, les centres parisiens ont présenté 923 candidats aux diplômes répartis entre le diplôme initial de langue française (DILF) et le diplôme d'études en langue française (DELF). Le taux de réussite est de 94 %. Au total ce sont environ trois mille personnes qui ont participé à des actions linguistiques dans les centres sociaux parisiens. Même en y ajoutant les formations réalisées par d'autres acteurs, l'offre reste insuffisante par rapport aux attentes. Le même constat est fait dans d'autres régions en France.
Pourtant, les politiques publiques sont de plus en plus restrictives. Depuis deux ans, le ministère de l'intérieur, qui est l'un des acteurs clefs des orientations et des financements des actions linguistiques, s'attache presque exclusivement à la formation des migrants, primo arrivants ou accédants, signataires de contrats d'accueil et d'intégration.
Par le biais d'un questionnaire émanant de la direction de l'accueil, de l'accompagnement des étrangers et de la nationalité (DAAEN), relayé par la préfecture et portant sur le statut des apprenants, il est partout exigé des associations qu'elles fassent un tri qu'elles estiment inadmissible entre des personnes dont le seul désir est de s'intégrer dans notre pays. Elles estiment également que ceci vient en contradiction avec le principe des associations d'accueil inconditionnel de tous, garant du vivre ensemble. Elles font part de leur conviction que l'apprentissage du français participe au développement de la citoyenneté et ne peut pas être un outil de sélection et d'exclusion.
Les associations souhaitent également que les financements nécessaires soient attribués aux associations quel que soit le public reçu. À Paris notamment elles suggèrent également que soit mise en place une réflexion globale menée par la ville et la préfecture et associant les différents acteurs de l'offre linguistique. Il lui demande ce qu'il compte faire en vue de donner satisfaction à ces demandes.
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