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Chantal Deseyne
Question écrite N° 22396 au Ministère des affaires sociales


Orthophonistes

Question soumise le 23 juin 2016

Mme Chantal Deseyne appelle l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur la situation extrêmement tendue des soins d'orthophonie, et plus particulièrement dans les zones rurales telles que l'Eure-et-Loir. Le diplôme d'orthophonie est reconnu par les ministères de l'enseignement supérieur et de la santé au grade de master (bac + 5). Pourtant, les salaires des orthophonistes sont toujours au niveau de celui des infirmiers (bac + 3). Il y a une inadéquation entre le niveau de qualification et le niveau de rémunération qui est à l'origine d'une désaffection de la profession dans les territoires ruraux, et notamment en Eure-et-Loir. Alors que les besoins en orthophonie sont en constante augmentation, elle lui demande quelles sont les mesures que le Gouvernement envisage de mettre en œuvre pour valoriser la profession d'orthophoniste afin que les patients puissent bénéficier d'une offre suffisante dans les territoires ruraux.

Réponse émise le 7 juillet 2016

En réponse aux attentes des orthophonistes, l'article 126 de la loi de modernisation de notre système de santé actualise leur champ d'exercice professionnel dont la définition, datant de 1964, était obsolète. Au-delà de l'évolution de leurs missions, en cohérence avec leurs compétences, la loi définit également l'exercice illégal de la profession. Concernant l'exercice hospitalier, il est important de rappeler l'existence du chantier « parcours professionnel, carrière et rémunération » initié par la ministre de la fonction publique. À partir de 2016, un ensemble de mesures indiciaires et une augmentation de la valeur du point d'indice seront mises en œuvre pour l'ensemble des fonctionnaires. Par ailleurs, afin de renforcer l'attractivité des métiers de la rééducation à l'hôpital public, un groupe de travail a été mis en place pour définir les mesures incitatives à l'exercice en zones sous denses ou dans les services prioritaires, favoriser l'exercice mixte ville-hôpital et proposer une grille statutaire spécifique pour les métiers de la rééducation. Ce plan d'action, qui sera élaboré dans le cadre d'un travail conjoint avec les organisations syndicales représentatives de la fonction publique hospitalière, concerne l'ensemble de la filière rééducation de la fonction publique (les orthophonistes, masseurs-kinésithérapeutes, psychomotriciens, ergothérapeutes …). Le cadrage et le calendrier des travaux, validés au niveau interministériel, ont été rappelés aux représentants des professionnels. Il s'agit, au 1er semestre 2016, de définir des mesures incitatives afin de favoriser l'exercice dans les zones déficitaires et de fixer le cadre réglementaire permettant un exercice mixte libéral et hospitalier. Compte tenu de l'avancée des travaux pour ce premier cycle, il a été possible d'engager, dès le 3 juin 2016, la concertation des projets de texte définissant une prime d'engagement pour l'exercice en zone sous dense et les conditions d'un exercice mixte. Au second semestre, la concertation sera engagée afin de construire une nouvelle grille indiciaire spécifique à la filière rééducation pour une mise en œuvre en 2017. La première réunion de ce cycle a pu être avancée au 17 juin 2016.

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