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M. Olivier Cigolotti interroge Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur le manque de prise en charge sanitaire en milieu carcéral. Maladies psychiatriques ou transmissibles, addiction à l'alcool et usage de drogues dures, de nombreuses pathologies sont concernées. Un rapport de l'inspection générale des affaires sociales (IGAS) rendu le 19 juillet 2016 pointe du doigt de nombreux manquements. Selon le rapport de l'IGAS, les 188 prisons françaises accueillaient en 2015 un total de 66 270 détenus. Une partie d'entre eux restent éloignés des soins. Cette population carcérale nécessite pourtant une prise en charge bien spécifique. « Une personne sur 10 est orientée vers une consultation de psychiatrie à l'issue de l'examen clinique d'entrée en détention », révèle le rapport. Plus de la moitié des entrants a déjà souffert d'une pathologie psychiatrique. Un sur vingt-cinq « répond aux critères de schizophrénie » et des troubles dépressifs sont repérés auprès d'un tiers de la population détenue. L'addiction est également bien présente. À leur entrée en prison, « 31 % déclarent une consommation excessive d'alcool ». Enfin, des « traitements de substitution aux opiacés » sont prescrits à 10 % des détenus, preuve que la consommation de drogues dures n'est pas un phénomène marginal. Autre point, le risque d'infections transmissibles se maintient à un niveau élevé : 1 personne incarcérée sur 100 est séropositive et 1 sur 20 est diagnostiquée pour une hépatite virale. Des proportions 4 fois supérieures à la population générale. Les travaux consacrés à la santé carcérale restent très limités. Pour écrire son rapport, l'IGAS a dû utiliser des « études sur l'état de santé des détenus datant de 2003, de 2004 pour la prévalence des troubles psychiatriques, de 2001 pour les handicaps et dépendances ». Actualisées en 2010, les seules données relativement récentes concernent l'incidence du virus de l'immunodéficience humaine (VIH), du virus de l'hépatite C (VHC) et des prescriptions de traitement de substitution. Le rapport IGAS émet plusieurs préconisations pour remédier aux manquements. Aussi, il lui demande si elle compte mettre en place une prise en charge sanitaire plus adaptée au milieu carcéral.
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