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M. Henri Cabanel appelle l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur les conclusions, publiées fin octobre 2017, de l'étude conduite par le département Sciences pour l'action et le développement de l'Institut national de la recherche agronomique (Inra) avec Montpellier SupAgro, en collaboration avec le CERPAM (Centre d'études et de réalisations pastorales Alpes Méditerranée, Manosque), et portant sur la viabilité des élevages ovins dans le Sud-Aveyron et le nord de l'Hérault face aux loups. Une politique ambitieuse et réaliste de protection contre les dommages causés par les loups est nécessaire. Plusieurs raisons militent fortement dans ce sens. Au-delà du désarroi manifesté par les éleveurs d'ovins, que ce soit individuellement auprès de leurs élus ou de la presse, ou collectivement lors de manifestations ou par l'intermédiaire de leurs fédérations et associations, plusieurs études montrent que les limites sont atteintes. Le nombre d'animaux tués par les loups s'élève à dix mille par an. Le préjudice est évalué à vingt six millions d'euros. Le nombre de meutes de loups est difficile à estimer mais paraît avoir augmenté de manière significative, compte tenu des témoignages et de l'accroissement du nombre d'attaques. Cet accroissement ne paraît pas maîtrisé et il entre en contradiction avec l'agropastoralisme qui est une condition essentielle du cahier des charges de l'AOP (Appellation d'origine protégée) Roquefort. L'étude publiée par l'Inra de Montpellier devait répondre à une question : « L'adoption des moyens de protection des troupeaux sur le territoire des Grands Causses permettrait-elle aux systèmes d'élevage ovin de rester viables face à l'arrivée des loups ?». Elle indique que des solutions consistant à installer des clôtures ne sont pas viables : si on veut réellement contenir les loups, il faudrait en déployer de 2 000 à 3 400 kilomètres, en complétant ce dispositif par la présence de chiens, ce qui présente des inconvénients majeurs pour les autres animaux et l'équilibre du milieu naturel. L'attractivité des territoires concernés, inscrits sur la liste de l'UNESCO au patrimoine mondial de l'humanité, serait atteinte. Les coûts de telles installations seraient supérieurs au préjudice des attaques de loups et ne pourraient être supportés par une part estimée entre 25 et 40 % des élevages laitiers. Face à ces constats, le projet de plan pour 2018-2023 présenté par le Gouvernement le 12 septembre 2017 paraît insuffisant. Ce n'est pas le loup en lui-même qui pose problème mais la multiplication des loups. Comme en tout, l'excès est contre-productif et ne saurait être combattu par des demi-mesures. Il lui demande quelle suite il compte donner aux demandes des éleveurs d'un plan efficace de tirs et, dans ce cas, à partir de quelles méthodes de recensement, et quelle lecture il fait de l'étude de l'Inra de Montpellier citée plus haut.
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