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M. Jean-Noël Guérini appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur les manquements de l'éducation à la sexualité.
L'article 22 de la loi n° 2001-588 du 4 juillet 2001 relative à l'interruption volontaire de grossesse et à la contraception prévoit trois séances annuelles entre la classe de cours préparatoire (CP) et la classe de terminale, afin de dispenser « une information et une éducation à la sexualité ». Pourtant le rapport annuel consacré aux droits de l'enfant, rendu public le 20 novembre 2017 par le défenseur des droits et la défenseure des enfants, constate, dans une partie intitulée « Suivi de la mise en œuvre de l'éducation à la sexualité », que ces séances ne sont pas systématiquement organisées, s'appuyant sur une enquête réalisée auprès de 3000 établissements scolaires par le haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (HCE - « Rapport relatif à l'éducation à la sexualité : Répondre aux attentes des jeunes, construire une société d'égalité femmes-hommes » du 15 juin 2016). Le HCE y relève des progrès notables pour l'accès à la contraception et l'usage du préservatif lors des premiers rapports, tandis que les choses évoluent peu en ce qui concerne les stéréotypes sexistes, notamment liés à la sexualité. Or ces idées reçues ont de graves conséquences en matière de discriminations et de violences sexistes : 7,5 % des filles déclarent avoir été victimes, à l'école, de voyeurisme, de caresses ou de baisers forcés et une jeune femme de moins de vingt ans sur dix déclare avoir été agressée sexuellement au cours de sa vie. Les réseaux sociaux démultiplient le phénomène, au point qu'une collégienne sur cinq a souffert de cyberviolence. Malheureusement, quand l'application de la loi est effective, les séances d'éducation sexuelle se bornent trop souvent à des questions anatomiques et biologiques. En revanche, les stéréotypes sexuels, les questions de violences faites aux femmes et d'orientation sexuelle sont peu abordés. Les jeunes risquent alors de rechercher des réponses, qui seront plus ou moins erronées, via internet, d'autres médias ou même la pornographie. Compte tenu des enjeux en matière de santé, d'éducation, de citoyenneté et d'égalité entre les hommes et les femmes, il souhaiterait savoir s'il compte faire suite aux recommandations du défenseur des droits et de la défenseure des enfants d'adopter une approche globale de l'éducation à la sexualité en milieu scolaire et de mieux former et choisir les intervenants.
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