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Mme Marie-Françoise Perol-Dumont attire l'attention de M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères sur l'état des lieux établi en octobre 2017 par un panel d'experts internationaux sur la progression inquiétante de la malnutrition et ses conséquences sur le développement humain mondial.
Chacun des 140 pays étudiés connaît au moins une manifestation de malnutrition : retard de croissance chez l'enfant, anémie chez la femme en âge de procréer, surpoids chez l'adulte. Ce sont 88 % de ces pays qui sont touchés par plusieurs facteurs simultanés.
Les chiffres sont éloquents : sur une population de 7 milliards d'êtres humains, 1,9 milliard d'adultes sont en surpoids ou obèses (32 % d'hommes, 40 % de femmes), de même que 41 millions d'enfants de moins de 5 ans. À l'opposé, 155 millions d'enfants de moins de 5 ans, notamment en Afrique et en Asie, présentent un retard de croissance et 52 millions sont dans un état de maigreur extrême. D'après les données de l'organisation des Nations unies et des pays étudiés, une personne sur trois souffrirait de malnutrition aujourd'hui dans le monde.
Plus inquiétant, la tendance s'aggrave : 815 millions de personnes ne mangent pas chaque jour à leur faim, contre 777 millions en 2015. En outre, l'insécurité alimentaire est particulièrement préoccupante pour 38 millions d'entre elles, au Nigeria, en Somalie, au Soudan du Sud, au Yémen, en Éthiopie et au Kenya, souvent en raison de violents conflits armés.
Le rapport insiste sur les conséquences de cette situation sur l'économie et le développement humain. En effet, une bonne nutrition est corrélée à la hausse du produit intérieur brut (PIB) et soutient le développement économique : les enfants ne souffrant pas de malnutrition ont 33 % de chances en plus d'échapper à la pauvreté une fois adultes. Une bonne alimentation développe les capacités cognitives, ce qui permet de meilleures performances scolaires et au final un meilleur accès au marché du travail.
Une meilleure alimentation garantit également une meilleure santé à long terme, donc une charge moindre pour les systèmes de santé des différents pays (moins de maladies chroniques et de cancers).
Les experts indiquent un certain nombre de pistes pour enrayer ce phénomène : production alimentaire durable, réduction du gaspillage alimentaire notamment en améliorant les infrastructures de distribution, lutte contre la pauvreté ou réduction des conflits et des catastrophes, développement des accès à l'eau potable, soutien d'une agriculture familiale, éducation nutritionnelle pour lutter notamment contre l'obésité.
La principale difficulté réside dans le financement de ces mesures et surtout leur suivi. En 2015, 867 millions de dollars ont été alloués à la nutrition, contre les 70 milliards que les experts estiment nécessaires sur dix ans.
Elle lui demande donc son opinion sur ce rapport et les problématiques soulevées, et comment il entend y répondre.
Cette question n'a pas encore de réponse.
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