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M. Marc-Philippe Daubresse attire l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur les possibles effets négatifs d'un passage au « reste à charge zéro » pour les soins dentaires, sans avoir développé une vision à long terme en parallèle. En effet, nombres de dentistes, et notamment ceux du nord de la France, craignent que la réforme manque l'occasion d'entraîner le monde des soins dentaires dans l'innovation.
Plusieurs possibles effets néfastes de ce reste à charge zéro peuvent se manifester et doivent être gardés en vue.
La réforme semble bien se concentrer sur le reste à charge zéro pour le patient et risque d'oublier la revalorisation des tarifs des soins conservateurs, pourtant primordiaux dans l'exercice de soins de qualité. Les professionnels de santé s'accordent sur le fait qu'il faut recourir le moins possible aux prothèses et bel et bien privilégier la prévention et les soins de la dent avant que celle-ci ne soit totalement détruite. S'il n'y a pas de revalorisation des actes de soins, la réforme pousserait les dentistes à installer des prothèses pour pouvoir gagner leur vie, puisque les actes de soins ne sont pas payés à leur juste valeur.
D'autre part, cette aubaine pour les « consommateurs » (puisque les patients semblent être vus comme des consuméristes) entraînera une hausse de la consommation, une augmentation des volumes, et donc une baisse de la qualité des soins. Parallèlement, la pression mise sur les tarifs des prothèses entraînera la disparition des petits prothésistes de qualité au profit de grands groupes capables de faire du volume en abaissant les coûts.
Enfin, il est nécessaire de réorienter la politique de santé publique dentaire, pour encourager l'innovation et la prévention. L'utilisation d'une prothèse doit être considérée comme l'échec de la prévention et du traitement thérapeutique qui a eu lieu avant. Entrer dans le reste à charge zéro risque d'envoyer un message totalement contraire. Il lui demande donc quelles sont les réformes prévues qui peuvent faire rentrer la dentisterie dans une nouvelle période d'innovation et ce qu'elle a prévu pour relancer la prévention et ainsi baisser le nombre d'interventions et de remboursements nécessaires.
Cette question n'a pas encore de réponse.
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