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Éric Bocquet
Question écrite N° 4637 au Ministère de l'éducation


Situation alarmante de la médecine scolaire

Question soumise le 26 avril 2018

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M. Éric Bocquet attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur la situation inquiétante de la médecine scolaire, selon un rapport de l'Académie nationale de médecine du 24 octobre 2017 particulièrement alarmant.

La médecine scolaire se trouve dans une situation critique avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur les élèves. Il y a eu un effondrement du nombre de médecins de l'éducation nationale de l'ordre de 20 % de 2008 à 2016.

En 2016, l'éducation nationale comptait ainsi 1 035 médecins pour plus de 12 millions d'élèves. Cette situation difficile risque de se dégrader, car l'âge moyen des médecins est de 54,8 ans.

De nombreuses visites médicales « passent à la trappe » et des problèmes de santé sont détectés parfois très tardivement, pénalisant d'autant plus les familles les plus modestes ou celles vivant dans les territoires ruraux qui souffrent déjà de la désertification médicale.

Le rapport de l'Académie de médecine indique qu'en moyenne seuls « 57 % des enfants ont eu un examen de santé pratiqué par un médecin ou par une infirmière en 2015 ». Nous le voyons bien, les conséquences de l'absence de prise en charge des troubles des apprentissages peuvent être dramatiques.

Notons encore que la profession n'est pas attractive en termes de traitement, de conditions de travail et de faible reconnaissance professionnelle. Ainsi, 270 postes de titulaires restent aujourd'hui vacants et l'on compte des départements ruraux qui n'ont plus de médecin scolaire. Dans le département du Nord, l'inspection académique annonce la vacance de 40 postes de médecins scolaires sur un total de 80.

La pénurie est telle que des communes comme Paris, Nantes ou Lyon, ont recruté des « médecins scolaires municipaux » pour leurs écoles maternelles et élémentaires. Voilà d'ailleurs là une nouvelle démonstration des transferts de charges déguisés de l'État vers les collectivités locales.

L'avenir de la santé à l'école est donc menacé et pourrait s'apparenter demain, si rien n'est fait, à un scandale sanitaire.

Il a d'ailleurs reconnu cette difficulté devant l'Assemblée nationale et propose de mobiliser des médecins non scolaires. Or, cela reste très ponctuel et ne résout pas le problème dans la durée. Surtout, « on déshabille une nouvelle fois Pierre pour habiller Paul ».

La médecine scolaire doit s'inscrire dans une véritable politique de santé publique car elle est un maillon essentiel de la politique de prévention.

Son rôle est essentiel au sein de l'établissement dans le cadre de l'identification des troubles du développement, du langage ou de l'apprentissage, de la prévention mais aussi pour les mesures d'intégration des élèves souffrant d'un handicap ou d'une maladie chronique.

Face à ce constat particulièrement inquiétant, il lui demande de préciser quelles sont les actions pérennes qui seront mises en œuvre pour remédier à cette difficulté et pour pourvoir au manque alarmant de médecins scolaires dans les établissements.

Réponse

Cette question n'a pas encore de réponse.

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