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Mme Victoire Jasmin souhaite alerter Mme la ministre des solidarités et de la santé sur l'insuffisance des effectifs médicaux en Guadeloupe et préconise des mesures urgentes pour renforcer l'attractivité médicale de l'ensemble du territoire guadeloupéen.
En effet, avec un taux de couverture de 66 généralistes pour 100 000 habitants, contre une moyenne nationale de 100 pour 100 000 ; la Guadeloupe manque de médecins, autant spécialisés que de généralistes !
Certaines zones de l'archipel sont plus touchées par la désertification médicale et appellent donc une attention toute particulière.
Ainsi, dans le sud de Basse-Terre, entre Pointe-Noire et Trois-Rivières, Basse-Terre y compris, les habitants ne disposent en moyenne que de 30 médecins généralistes pour 100 000 habitants, avec même 1 généraliste pour 10 000 habitants à Saint-Claude.
Dans le nord de Grande-Terre, zone cruellement sous médicalisée, les patients doivent attendre de très longues heures avant toute consultation.
De même, dans les îles du Nord, neuf mois après la survenue à l'automne 2017 de l'ouragan Irma, les effectifs de médecins urgentistes ne cessent de diminuer, ce qui influe directement sur la capacité et sur les conditions de prise en charge des patients en service mobile d'urgence (SMUR) ou en évacuation sanitaire médicale (EVASAN).
Par ailleurs, sur les autres dépendances (Marie-Galante, les Saintes ou la Désirade) ce sont des contraintes d'éloignement et de transports qui affectent grandement le suivi des patients, du fait de la double insularité.
De ce fait dans un contexte déjà rendu difficile à la suite de l'incendie du centre hospitalier universitaire (CHU) de Guadeloupe, les conditions d'exercice des praticiens encore présents sur place sont donc devenues de plus en plus contraignantes, autant sur le plan financier qu'en termes de pénibilité.
À moyen terme, cette situation risque fort de décourager l'installation de nouveaux médecins et de pénaliser la formation d'étudiants en médecine directement en Guadeloupe.
Aussi, il serait souhaitable de faciliter l'arrivée en nombre suffisant de professionnels compétents et qualifiés, en prenant des mesures incitatives simples, telles que : la mise en place d'un dispositif d'accueil spécifique pour encourager la prise de fonction des nouveaux arrivants (hébergement provisoire, facilités de transports, cours d'apprentissage de la langue créole, tutorat…) ; la prise en compte du caractère isolé et du contexte archipélagique du territoire dans le cadre d'un avancement statutaire plus rapide des médecins hospitaliers ; la possibilité pour les communes ou les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) des zones sous dotées médicalement, de conventionner avec des professionnels de santé, dans le cadre de contrats locaux de santé, sur des actions ponctuelles définies en faveur des populations de leurs territoires.
En somme, afin d'améliorer l'attractivité médicale en Guadeloupe, elle la prie de bien vouloir lui indiquer les mesures qu'envisage de prendre le Gouvernement pour permettre un suivi sanitaire correct d'une population déjà durement éprouvée par nombre de risques majeurs.
Cette question n'a pas encore de réponse.
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