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Sophie Joissains
Question écrite N° 8146 au Ministère de l'éducation nationale


Inquiétude des enseignants de sciences économiques et sociales

Question soumise le 13 décembre 2018

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Mme Sophie Joissains attire l'attention de M. le secrétaire d'État auprès du ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse sur l'inquiétude ressentie par les professeurs de sciences économiques et sociales devant les modifications induites par la réforme du bac pour 2021 sur la structure du lycée général. Ils estiment que le contenu de leur enseignement est remis en question.

Les enseignants craignent que les projets de programmes de sciences économiques et sociales pour les classes de seconde et de première, que le conseil supérieur des programmes a publiés, remettent en cause l'identité de celles-ci.

En effet, différentes problématiques liées à la nature de ces projets de programmes de sciences économiques et sociales sont soulignées par les enseignants.

Tout d'abord, étant structurés sur une séparation disciplinaire rigide, cloisonnant pour l'essentiel l'économie et les autres sciences sociales, ils interdisent de porter des regards pluridisciplinaires fructueux sur des thèmes comme le marché ou la monnaie.

Très peu problématisés, ils tendent à n'apporter que des réponses figées, niant la réalité des débats scientifiques et démocratiques, interdisant de saisir les grands enjeux qui traversent nos sociétés contemporaines, et empêchant de donner du sens aux apprentissages des élèves. En deux ans, avec ces projets, les élèves n'auraient ainsi que bien peu entendu parler des inégalités, du pouvoir d'achat, des hiérarchies entre groupes sociaux ou du chômage.

Ces projets sont également non pluralistes ; ils imposent de transmettre une seule grille de lecture des enjeux économiques et sociaux. La marginalisation de l'approche macroéconomique au profit d'une approche microéconomique prédominante entraîne en particulier un déséquilibre manifeste dans l'appréhension de questions de société, en reléguant par exemple la question des politiques monétaires ou budgétaires au rang d'accessoire.

Ils sont enfin bien trop volumineux et souvent excessivement techniques, ils ne laissent pas le temps suffisant aux apprentissages et risquent d'induire des pratiques d'évaluation faisant moins appel à l'esprit critique des élèves, à leur capacité de réflexion et d'argumentation.

En conséquence, elle lui demande si un nouvel examen des projets de programme des sciences économiques et sociales peut être envisagé afin d'éviter une dégradation de la formation intellectuelle et civique des élèves. La spécificité de cette formation mérite une particulière attention.

Réponse

Cette question n'a pas encore de réponse.

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