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M. Dominique Théophile attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur l'exposition exceptionnelle de la Guadeloupe et de la Martinique aux risques chimiques liés au glyphosate.
Le glyphosate est le composant d'herbicide le plus utilisé au monde et il a fait l'objet de nombreux débats ces derniers mois, tant au niveau national qu'européen. Son interdiction à court terme n'a pas été inscrite dans la loi.
Le 20 novembre 2018, l'association Générations futures a publié une étude cartographiant les départements français qui ont consommé le plus de glyphosate, entre autres pesticides, en 2017. La Martinique y occupe la troisième place et la Guadeloupe la sixième. Ces deux départements ne sont donc pas les seuls à être touchés par l'utilisation de ces pesticides, mais ils sont en tête de classement. Plus inquiétant encore, sur ces territoires, les effets du glyphosate se combinent à ceux de la chlordécone, molécule cancérigène ayant pollué les sols de la Guadeloupe et de la Martinique pour des siècles.
En septembre 2018, le président de la République a reconnu que la pollution des Antilles au chlordécone était un « scandale environnemental » pour lequel l'État devait prendre ses responsabilités. C'est bien ce dont il est question. L'usage du glyphosate combiné à la pollution à la chlordécone crée un effet cocktail dont on peut redouter le pire pour nos concitoyens. Comme l'a soutenu l'association médicale de sauvegarde de l'environnement et de la santé de Martinique, un tel effet cocktail devrait impliquer un principe de précaution.
Des initiatives existent et de plus en plus d'agriculteurs de Guadeloupe et de Martinique tentent de remplacer le glyphosate par d'autres méthodes. Cela implique toutefois des efforts importants et un changement de modèle dont les agriculteurs ne peuvent pas toujours supporter le coût. Il s'agit parfois de procéder à un désherbage à la main, pouvant nécessiter une importante main-d'œuvre et de nombreuses heures. Les solutions alternatives permettent toutefois une plus grande sécurité sanitaire pour les exploitants et les consommateurs, ainsi que, souvent, une meilleure qualité du produit.
Ainsi, il lui demande si le Gouvernement envisage des mesures de soutien particulières pour les agriculteurs de Guadeloupe et de Martinique qui souhaitent renoncer à l'usage du glyphosate. En effet, la pollution massive et pérenne de ces territoires au chlordécone est à la source d'une situation d'urgence toute particulière pour la santé de nos concitoyens sur ces territoires.
Cette question n'a pas encore de réponse.
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