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M. Patrice Joly attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur les récents problèmes sanitaires rencontrés dans les peuplements d'épicéas.
Les forêts d'épicéas des départements de la région Grand Est et des régions limitrophes (Bourgogne-Franche-Comté, Hauts-de-France, Wallonie, Rhénanie-Palatinat…) sont victimes d'attaques de scolytes en raison des conditions météorologiques exceptionnellement chaudes et sèches de cet été et d'un automne très doux favorisant leur propagation.
Ces insectes attaquent des épicéas affaiblis avec des conséquences souvent fatales pour l'arbre mais aussi des risques de propagation bien réels. Dessèchement de la cime (jaunissement, roussissement des aiguilles), présence, au niveau de l'écorce, de multiples petits trous de forage avec présence de sciure et écoulements de résine voire des décollements d'écorce peuvent être constatés dans les stades plus avancés de l'attaque.
Les premières estimations des gestionnaires forestiers font état d'environ 1 000 000 m³ de bois scolytés, soit 30 % de la récolte annuelle moyenne de résineux, dont plus de 350 000 m³ en Bourgogne-Franche-Comté, principalement sur le massif du Jura.
Les professionnels considèrent que nous ne sommes pas loin de parler d'une situation de crise sanitaire dont les conséquences sont catastrophiques pour nos forêts, pour les propriétaires forestiers, publics et privés, mais également pour les acteurs de la filière bois. Au total, l'impact financier sur la filière forêt-bois Grand Est et Bourgogne-Franche-Comté s'élève à plus de 71 millions d'euros.
Les moyens de lutte et de prévention à la disposition des gestionnaires forestiers existent : une fois les épicéas scolytés détectés, des méthodes et des précautions sont à prendre en vue d'éviter l'apparition et la diffusion des ravageurs et des maladies. Ce sont des mesures simples à appliquer, de moindre coût et souvent efficaces : abattage, évacuation dans des délais plus courts afin de freiner la prolifération, écorçage.
De plus, cette épidémie de scolytes entraîne le besoin d'exploiter et de transformer en priorité ces bois au détriment d'autres bois déjà payés par les clients. Dès lors, les besoins en trésorerie sont augmentés tant pour la propriété privée que publique.
Pour des raisons techniques et de positionnements de marché, tous les bois scolytés ne pourront pas être transformés en région Bourgogne-Franche-Comté. Le transport ferroviaire vers le sud-ouest où il existe actuellement de forts besoins en termes d'approvisionnement engendre des coûts supplémentaires qui accentuent un peu plus la dévalorisation du bois.
Aussi, il demande au Gouvernement de bien vouloir lui indiquer les mesures que l'État peut mettre en œuvre afin d'accompagner les acteurs privés et publics de la filière qui se trouvent confrontés à cette épidémie.
Cette question n'a pas encore de réponse.
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