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Mme Nicole Duranton attire l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur les conséquences d'une faible couverture vaccinale contre le méningocoque B en France. Celle-ci s'élève à moins de 5 %, le vaccin n'étant aujourd'hui pas au calendrier vaccinal pour la population générale.
La bactérie sévit en France : a été à déplorer en début d'année 2018 un décès chez une jeune enfant dans l'Eure, sachant que onze décès avaient été constatés en 2017 sur l'ensemble du territoire français, par le centre national de référence du méningocoque.
La méningite à méningocoque est une maladie imprévisible qui touche des personnes en bonne santé, les jeunes enfants étant dix fois plus à risque que la population générale. C'est une infection grave au regard de la rapidité et de la sévérité de ses symptômes. Cette maladie foudroyante nécessite une prise en charge en moins de huit heures pour écarter le risque associé de décès ou de séquelles très lourdes. Cette pathologie est mortelle dans 5 à 10 % des cas, et est à l'origine d'handicaps physiques ou neurologiques majeurs chez jusqu'à 20% des survivants.
Le diagnostic est difficile à établir rapidement car les premiers symptômes ne sont pas spécifiques à la maladie (fièvre, vomissements…). Les experts s'accordent à dire que seule la prévention vaccinale peut aujourd'hui faire baisser le fardeau de cette pathologie.
Fin juillet 2018, le centre national de référence du méningocoque a publié avec Santé publique France un bilan des cas d'infections invasives à méningocoques en 2017. Celui-ci faisait état de 133 cas d'infections invasives à méningocoques chez les enfants de moins de 5 ans – sur ces 133 cas, 61 % étaient des cas de méningite B.
Il existe aujourd'hui un vaccin pour prévenir la méningite B. Ce vaccin contre la méningite B a été introduit en France dès son autorisation de mise sur le marché, en 2013, auprès des populations à risque. Les autorités de santé souhaitaient attendre d'avoir un recul sur l'utilisation de ce vaccin, avant d'envisager une vaccination généralisée chez l'enfant.
Ces données sont aujourd'hui disponibles, le Royaume-Uni ayant introduit ce vaccin dès 2015 dans son programme de vaccination universelle, ce qui donne un recul de trois ans sur son efficacité et sa sécurité. Depuis l'introduction de la vaccination au Royaume-Uni, le nombre de cas associés à la méningite B a été réduit de plus de 70 % chez les nourrissons.
Pour toutes ces raisons, elle souhaite connaitre sa position sur ce sujet et les dispositions à prendre pour démarrer et conduire rapidement le travail d'évaluation de ce vaccin, afin de protéger l'ensemble des nourrissons français contre ce type de méningite et d'éviter de nouveaux décès associés à une pathologie aujourd'hui évitable par un vaccin.
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