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M. Pierre Charon interroge M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères sur la portée du pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières en matière de débat sur les questions migratoires. Ce dernier a été adopté à Marrakech le 10 décembre 2018. Or certaines de ses stipulations suscitent de véritables circonspections en raison de leur terminologie floue et ambiguë. Elles semblent même dangereuses quant à la liberté d'expression. À ce titre, si l'objectif 17 dudit pacte prévoit d'« éliminer toutes formes de discrimination, condamner et contrer les expressions, actes et manifestations de racisme, de discrimination, de violence, de xénophobie et d'intolérance envers les migrants », il demande aux États de « sensibiliser et informer les professionnels des médias sur les questions migratoires et la terminologie adaptée ». Cette dernière formule est insidieuse. L'objectif semble mettre en cause la liberté des médias lorsque ceux-ci abordent le phénomène migratoire. Cet objectif envisage même de priver « de subventions ou d'aide matérielle tous les médias qui promeuvent systématiquement l'intolérance, la xénophobie le racisme et d'autres formes de discrimination à l'égard des migrants, le tout dans le plein respect des médias ». S'agit-il, par exemple, d'interdire à un média de traiter de ces questions de manière critique ? Les accusations de xénophobie ont parfois été lancées sans nuance à l'encontre de certaines publications, alors qu'un débat apparaît comme nécessaire sur ces questions. Or, en raison de sa phraséologie, le pacte mondial accrédite l'idée qu'il serait impossible d'aborder de manière nuancée ou négative la question de l'immigration. Il souhaite donc savoir ce qu'il en est réellement de ces dispositions, qui font planer le spectre de la censure dans tout débat sur l'immigration.
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