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Mme Sonia de la Provôté attire l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur le décompte des cas de cancer en France.
Alors qu'un nombre croissant de pays européens ouvre des registres des cancers ayant une couverture nationale, la France ne compte ses cancers que dans 22 départements. Pour le reste du territoire, il n'y a aucune donnée.
En effet, les fichiers de l'Assurance maladie alimentés par les cartes Vitale ne contiennent pas le diagnostic des patients, seulement le nom des médicaments à rembourser. Or, comme une même molécule thérapeutique peut être prescrite pour plusieurs pathologies, ils ne permettent pas vraiment de déduire un diagnostic.
De fait, pour repérer et dénombrer les cancers, il faut croiser plusieurs sources d'informations, celles des hôpitaux, des laboratoires d'analyses ou d'imagerie médicales et du registre des décès. Il s'agit d'un travail complexe réalisé par les registres des cancers, des structures soit associatives, ou d'équipes de recherche, montées à l'échelle départementale et qui permettent de calculer l'incidence des cancers sur le reste du territoire.
Pour 78 % de la population française, il n'y a pas de registre. Il est impossible d'obtenir des chiffres crédibles sans croiser davantage d'informations issues des hôpitaux ou des laboratoires d'analyses.
La France présente pourtant l'un des taux de cancers les plus forts du monde. Selon l'Institut national du cancer (INCa), on estime aujourd'hui à 400 000 le nombre de nouveaux cas de cancer en 2017 en France métropolitaine.
La connaissance exhaustive des cancers permet à la fois d'en analyser les éventuels éléments de causalité, mais aussi de pouvoir préciser leur évolution dans le temps ou dans l'espace. Seul un registre peut mettre en évidence de façon fiable une relation de cause à effet en cas d'exposition, ou un cluster inhabituel et anormal.
La mise en place d'un registre national des cancers est donc essentielle et relève d'une obligation de santé publique.
Aussi, elle demande si le ministère compte prendre des mesures pour pallier le déficit actuel de données et assurer la mise en place d'un registre national des cancers.
Cette question n'a pas encore de réponse.
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