Photo de Florence Lassarade

Florence Lassarade
Question écrite N° 10397 au Ministère de l'agriculture


Cuivre et viticulture

Question soumise le 16 mai 2019

Être alerté lorsque cette
question aura une réponse

Email
par email

Mme Florence Lassarade appelle l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur les inquiétudes exprimées par les viticulteurs « bio » de la Nouvelle-Aquitaine concernant la ré-homologation du cuivre en 2019 et la problématique du lissage à hauteur de 4 kg/ha.

En effet, à la suite du vote de l'Union européenne le 27 novembre 2018, certaines spécialités commerciales cupriques ont vu leur autorisation de mise sur le marché (AMM) réattribuée par l'agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES), sans faire mention du principe de lissage, et surtout en introduisant dans leur AMM une phrase de risque SPe1 qui stipule : « pour protéger les organismes du sol, ne pas appliquer ce produit ou tout autre produit contenant du cuivre à une dose annuelle totale supérieure à 4 kg Cu/ha ». Toutes les formulations cupriques devant passer par une nouvelle homologation prochainement à la suite du vote. Si l'inscription de cette phrase de risque devait être attribuée systématiquement, cela reviendrait de facto à supprimer toute possibilité de pratiquer un lissage de 28 kg/ha pour les sept années à venir. D'autre part, les nouvelles conditions d'utilisation sont établies pour un nombre d'usages limité, cinq la plupart du temps, calquant ainsi l'utilisation du cuivre sur le rythme des molécules chimiques de synthèse qui pénètrent à l'intérieur des cellules du feuillage et ne sont donc plus sensibles au lessivage de la pluie. Il n'en est pas de même des sels de cuivre, qui agissent sur les pathogènes par contact sur les feuilles et sont sujets au lessivage. L'expérience acquise par les producteurs a permis de mettre en évidence que c'était la présence du cuivre avant les pluies contaminatrices qui était efficace, même en faible dose.

C'est ainsi que les pratiques biologiques n'utilisent jamais les formulations commerciales à pleine dose : 100 à 400 g/ha sont suffisants selon la saison et le développement végétatif, à comparer aux 800 g/ha des doses maintenant homologuées (1 200 g/ha précédemment). Le renouvellement de la protection est pratiqué après une pluviométrie d'environ 20 mm. Il suffit donc parfois d'un orage le soir d'un traitement pour rendre nécessaire une nouvelle protection le lendemain, avant les orages suivants. A contrario, une longue période sèche n'entraînera aucun renouvellement de protection. Un usage non limité en nombre de traitements annuels est donc indispensable pour assurer l'existence d'une viticulture biologique. Elle lui demande, par conséquent, de bien vouloir lui indiquer quelle sera la position de la France lors du prochain comité d'orientation stratégique et de suivi (COS) du plan Ecophyto sur la garantie d'avoir un lissage techniquement opérationnel et des AMM adaptées aux besoins de l'agriculture biologique.

Réponse

Cette question n'a pas encore de réponse.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette question.

Inscription
ou
Connexion