Mme Nadia Sollogoub attire l'attention de Mme la ministre des sports sur l'éviction du karaté des jeux olympiques (JO) de Paris qui se dérouleront en 2024. En effet, alors que la discipline sera bien présente pour la première fois en 2020 à Tokyo, le comité d'organisation des jeux olympiques (COJO) a annoncé que le karaté ne fera pas partie des sports supplémentaires du programme des jeux olympiques de Paris 2024. Cette décision apparaît comme incompréhensible puisque le karaté répond pourtant à tous les critères exigés, et peut également rapporter de nombreuses médailles à la délégation française. Or, la fédération compte dans ses rangs un certain nombre de médaillés internationaux qui ont d'ailleurs mis à profit la dernier championnat d'Europe pour exprimer leur désarroi en voulant croire que la porte ne resterait pas fermée. De même, les comités départementaux de karaté se sont légitimement émus de cette décision d'autant plus surprenante que ce sport compte plus de 250 000 licenciés en France, dont une part importante de jeunes. Si l'on mesure l'impact décisif qu'ont eu les succès olympiques répétés des judokas français depuis deux décennies pour le développement de la pratique de cet art martial qui compte pourtant bien moins de licenciés que le karaté, on peut s'interroger sur les perspectives qu'on veut donner aux jeunes en supprimant le karaté des JO. Elle lui demande comment le Gouvernement compte soutenir le développement de cette discipline en manque de reconnaissance et convaincre le COJO de réétudier la possibilité que le karaté puisse figurer au programme des JO de 2024.
Le Comité d'organisation des jeux Olympiques et Paralympiques 2024 (COJO) a choisi les quatre sports additionnels suivants au programme olympique : le break dance, le skateboard, l'escalade et le surf. Cette décision a été annoncée le 21 février 2019 par le COJO, en conformité avec les principes qu'il avait fixés : choix de sports innovants, à dominante urbaine et ayant un fort impact sur la jeunesse. Elle a été approuvée par la commission exécutive du Comité international olympique (CIO) le 27 mars 2019, puis par la session du CIO le 25 juin, à l'unanimité. En décembre 2020, elle sera soumise à la validation du CIO qui aura encore la faculté de retirer un ou plusieurs des quatre sports additionnels choisis par le COJO. Mais dès à présent, il n'est plus possible d'ajouter de nouveaux sports à cette liste. Le COJO avait reçu début mars la Fédération internationale de karaté, peu après l'annonce de ces nouveaux sports, afin de répondre à ses interrogations. Aucune négociation n'avait été engagée par la suite entre ces deux instances. En tout état de cause, le ministère des sports rappelle son soutien appuyé à la fédération française de karaté. Il a ainsi été décidé de lui accorder en 2019 une subvention de plus d'un million d'euros, notamment pour le développement du sport de haut niveau dans la perspective des JO de 2020 où le karaté figurera au programme des Jeux olympiques de Tokyo, conformément à la décision du COJO japonais. Ce montant représente une augmentation de l'ordre de 20 % par rapport à l'effort financier du ministère des sports en 2018 et marque son attachement à ce sport, porteur de valeurs fortes et qui compte plus de 250 000 licenciés. Indépendamment du choix du COJO quant aux sports additionnels qui figureront au programme de Paris 2024, la pratique du karaté en France continuera de faire l'objet d'une grande attention de la part du ministère des sports.
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