M. Gérard Dériot attire l'attention de Mme la ministre des sports sur la décision du comité d'organisation des jeux olympiques et paralympiques d'été de 2024 de ne pas retenir le karaté comme sport supplémentaire. En effet, le 21 février 2019, ce même comité proposait le breakdance, le skate, l'escalade et le surf comme nouvelles disciplines, excluant ainsi le karaté.
Cette annonce a vivement fait réagir le milieu du karaté. La désillusion et l'incompréhension sont d'autant plus fortes que les karatékas seront bien présents aux JO de Tokyo en 2020. Treizième fédération olympique de notre pays avec 252 689 licenciés répartis dans 5 000 clubs, la fédération française de karaté s'est pourtant largement imposée dans le paysage sportif.
Les résultats au niveau international font également de la France un acteur majeur de ce sport : avec 172 médailles internationales et 437 médailles européennes, le niveau français dans cette discipline n'est plus à démontrer, au point qu'elle soit aujourd'hui la deuxième meilleure nation mondiale, derrière le Japon.
Le karaté français excelle autant qu'il est un sport d'avenir : 55 % des athlètes qui pratiquent ce sport de haut niveau ont moins de 18 ans et représentent des chances accrues de médailles pour la France.
Le choix définitif des disciplines additionnelles doit être entériné par le comité international olympique en décembre 2020. Aussi, il lui demande quelle position le Gouvernement entend défendre concernant l'inclusion du karaté, sport qui véhicule des valeurs communes à celles de l'olympisme, aux JO de Paris en 2024.
Le Comité d'organisation des jeux Olympiques et Paralympiques 2024 (COJO) a choisi les quatre sports additionnels suivants au programme olympique : le break dance, le skateboard, l'escalade et le surf. Cette décision a été annoncée le 21 février 2019 par le COJO, en conformité avec les principes qu'il avait fixés : choix de sports innovants, à dominante urbaine et ayant un fort impact sur la jeunesse. Elle a été approuvée par la commission exécutive du Comité international olympique (CIO) le 27 mars 2019, puis par la session du CIO le 25 juin, à l'unanimité. En décembre 2020, elle sera soumise à la validation du CIO qui aura encore la faculté de retirer un ou plusieurs des quatre sports additionnels choisis par le COJO. Mais dès à présent, il n'est plus possible d'ajouter de nouveaux sports à cette liste. Le COJO avait reçu début mars la Fédération internationale de karaté, peu après l'annonce de ces nouveaux sports, afin de répondre à ses interrogations. Aucune négociation n'avait été engagée par la suite entre ces deux instances. En tout état de cause, le ministère des sports rappelle son soutien appuyé à la fédération française de karaté. Il a ainsi été décidé de lui accorder en 2019 une subvention de plus d'un million d'euros, notamment pour le développement du sport de haut niveau dans la perspective des JO de 2020 où le karaté figurera au programme des Jeux olympiques de Tokyo, conformément à la décision du COJO japonais. Ce montant représente une augmentation de l'ordre de 20 % par rapport à l'effort financier du ministère des sports en 2018 et marque son attachement à ce sport, porteur de valeurs fortes et qui compte plus de 250 000 licenciés. Indépendamment du choix du COJO quant aux sports additionnels qui figureront au programme de Paris 2024, la pratique du karaté en France continuera de faire l'objet d'une grande attention de la part du ministère des sports.
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