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M. Jackie Pierre attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur les difficultés et incertitudes qui pèsent actuellement sur toute la filière agricole. Les aléas climatiques cumulés depuis le début de l'année et la répétition des récentes périodes de sécheresse mettent en péril les cultures et les cheptels. À ce jour, 78 départements, dont les Vosges, sont concernés par des mesures de restriction de l'usage de l'eau et de l'irrigation. La persistance de l'absence de précipitations dans le Grand-Est oblige d'ores et déjà des éleveurs à affourager aux parcs. À ce stade avancé de la campagne, la chambre d'agriculture des Vosges estime que la situation de sécheresse occasionnera la perte de la quasi-totalité de la deuxième coupe de foin, soit 30 % de la récolte de foin habituelle ainsi que les ensilages d'herbe récoltés en deuxième et troisième coupe. Les maïs ne compenseront malheureusement pas ce déficit de fourrages d'herbe, avec une perte attendue de 30 à 50 % de rendements accentuée par une perte de qualité en raison de la faible proportion de grains. Cette situation va impacter les exploitations d'élevage, les contraindre à acheter des matières premières dont les cours sont actuellement haussiers, ou à capitaliser par la vente d'une partie du troupeau. Les producteurs de fruits ont également souffert de la sécheresse et de la canicule et enregistrent des pertes considérables. Même constat en apiculture. À cette étape de la production actuelle, la perte est aujourd'hui estimée à 80 % en comparaison d'une année normale (5 kg par ruche au lieu de 25 kg en moyenne). Ces constats ne sont, à ce jour, que partiels et demanderont à être actualisés au terme des récoltes pour chacune des productions. Des mesures d'accompagnement spécifiques seront nécessaires en dehors des annonces faites par le ministère de l'agriculture et de l'alimentation, à savoir une avance de trésorerie au titre de la politique agricole commune (PAC) pour le 16 octobre 2019 à hauteur de 70 % du montant de l'aide attendue et la permission donnée aux éleveurs de faucher les jachères (qui elles aussi ont souffert de la sécheresse). Si ces annonces vont dans le bon sens, elles sont toutefois insuffisantes. Il faut aller plus loin, plus vite et mettre en place des solutions durables, repenser la gestion des risques pour adapter et préserver notre modèle agricole. Dans l'immédiat, il est nécessaire de mettre en œuvre les moyens nécessaires pour permettre aux exploitants d'investir dans des outils de prévention comme le stockage de l'eau. De même, l'État est appelé à apporter son soutien dans l'accompagnement des coûts d'achat et de transport afférents à l'approvisionnement des éleveurs en fourrage et aliments. Concernant l'activation du régime calamité, le montant prévisionnel de l'indemnisation de 196 millions d'euros n'est pas en accord avec la réalité. La filière attend, par ailleurs, une réponse du ministère de l'agriculture qui a été maintes fois sollicité par ses représentants pour obtenir un assouplissement des conditions d'accès à l'indemnisation. Il l'interroge par conséquent sur les mesures d'urgence complémentaires à adopter face aux difficultés que rencontrent les agriculteurs et les solutions structurelles envisagées par le Gouvernement pour les prémunir au mieux de la récurrence des aléas climatiques.
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