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Marie-Noëlle Lienemann
Question écrite N° 12620 au Ministère de l'économie


Préservation de l'usine Michelin de La Roche-sur-Yon

Question soumise le 17 octobre 2019

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Mme Marie-Noëlle Lienemann attire l'attention de M. le ministre de l'économie et des finances concernant la situation de l'usine Michelin de La Roche-sur-Yon.

Depuis plusieurs semaines, la presse évoque avec insistance les menaces de fermeture du site. Elle relaie les propos des élus locaux ou les propos rapportés du président-directeur général de la société. Les salariés suivent au travers des différents médias les diverses annonces de la direction et d'élus. Pourtant à ce jour, aucune information formelle n'a été donnée aux salariés et à leurs représentants. Les salariés sont dans l'inquiétude pour leur avenir et rien n'est fait pour les rassurer.

Les élus de la commission santé, sécurité et conditions de travail du site ont entamé une procédure « danger grave et imminent » le mardi 30 septembre 2019, qui vise à prévenir les risques psychosociaux. La direction du site n'a toujours pas répondu à cette demande, malgré ses obligations légales. L'antenne de la confédération générale du travail (CGT) du site a saisi le 3 octobre l'inspection du travail qui n'avait pas été informée. Un débrayage des salariés a eu lieu le vendredi 4 octobre.

Pourtant le site Michelin de La Roche-sur-Yon dispose de nombreux et réels atouts : il produit une grande gamme de pneumatiques poids lourd avec un panel de trente-cinq dimensions différentes ; il est spécialisé pour réaliser un certain nombre d'essais et de mises au point, ce qui représente un atout évident en comparaison avec beaucoup d'autres site du groupe.

Le coût façon d'un pneu à La Roche-sur-Yon est de 60 € à 70 € environ, pour un prix de vente sur le marché situé entre 450 et 500 € : la marge bénéficiaire est donc significative. L'information relayée dans les médias concernant la concurrence asiatique ne saurait donc être pertinente pour ce site qui ne fabrique pas le même type de produit.

Les hypothèses émises sur une activité de rechapage à venir ne peut rassurer les salariés, après la fermeture du site de rechapage de Clermont avec la perte de 300 emplois. Ils ne peuvent être rassurés par les promesses non tenues sur les 200 emplois promis à Tours après la fermeture du site poids-lourds.

Les barrières douanières instaurées en 2018 par l'Union européenne sur les produits chinois ont permis à tous les manufacturiers européen, sauf Michelin, de gagner des parts de marchés. En réalité, la politique de prix pratiquée par la direction, visant à augmenter sans cesse la profitabilité de l'entreprise au profit des actionnaires, conduit à des pertes de parts de marchés. Or Michelin a touché des millions d'euros d'aides publiques (crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi notamment), a fait accepter il y a deux ans un pacte aux salariés qui sont passés aux 4/8 avant de revenir désormais aux 3/8 et n'a pas investi évidemment ce qui était prévu (machines expédiées en Roumanie et Espagne au lieu de La Roche-sur-Yon). Il est donc essentiel que les pouvoirs publics se mobilisent fermement contre un risque de délocalisations intra-européennes d'une partie des activités du groupe.

800 emplois sont en jeu et l'avenir du territoire également puisque que l'emploi induit impliquerait plusieurs milliers d'autres alentours. Ce sont aussi des savoir-faire industriels utiles à notre pays qui seraient atteints.

Elle lui demande donc ce que compte faire le Gouvernement pour que les droits des salariés et de leurs représentants soient respectés. Elle lui demande également quelles dispositions le Gouvernement compte prendre pour que Michelin respecte ses engagements à l'égard des salariés et à l'égard de la puissance publique qui soutient largement le groupe et qu'il maintienne les capacités de production du site de La Roche-sur-Yon.

Réponse

Cette question n'a pas encore de réponse.

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