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Arnaud Bazin
Question écrite N° 13082 au Ministère de l'agriculture


Dissonance cognitive et consommateurs de poulets de chair

Question soumise le 14 novembre 2019

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M. Arnaud Bazin attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation, après sa réponse du 25 juillet 2019 (p. 4001) à la question 17738 concernant l'élevage avicole, sur une contradiction entre les avis et les intentions des Français d'une part et les revendications de coût d'autre part.

M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation indique dans sa réponse que « la filière française est en outre confrontée à une demande de prix bas sur la viande de poulet, impliquant une production à faible coût ».

Effectivement, plus de 80 % des poulets de chair consommés en France sont élevés en élevages intensifs (que ce soient des élevages nationaux ou des animaux issus d'importations). Or, selon un sondage de l'institut français d'opinion publique (IFOP) de 2018, 91 % des Français ne sont pas favorables à l'élevage intensif et 66 % seraient enclins à remplacer leur consommation de viande de poulet par des alternatives végétales.

Devant cette apparente contradiction, plusieurs explications, qui potentiellement s'additionnent, peuvent être avancées : la demande de prix bas n'émane pas des consommateurs ; les consommateurs sont mal informés de la corrélation directe entre le prix bas de la protéine animale et les conditions d'élevage ; les consommateurs ne sont pas cohérents entre leurs principes et leurs revendications.

Afin de faire la part des choses et que les éleveurs et les animaux ne soient pas les seuls à subir de telles contradictions, il souhaiterait connaître les démarches entreprises pour objectiver publiquement l'origine de cet impératif de « production à faible coût » en France, les démarches entreprises afin d'informer les consommateurs qu'un « prix bas » implique une fabrication de protéines animales, exprimées en kg/m2, dictée uniquement par des objectifs de rendement, incompatible à ce prix avec la physiologie naturelle de l'espèce.

Il souhaiterait également obtenir des éléments d'information sur les démarches entreprises afin d'informer les consommateurs que s'ils souhaitent consommer du poulet, un animal dont les caractéristiques physiologiques seront intégrées à son élevage, le prix sera nécessairement plus élevé. Cette considération de l'animal en tant qu'être vivant, réclamée instamment aux éleveurs, implique des engagements qui incombent également aux consommateurs ; modération et absence de gaspillage compenseront le surcoût.

Réponse

Cette question n'a pas encore de réponse.

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